Ça sonne fort et ça décoiffe : le rock aux accents blues du gang texan fait des émules depuis des lustres. Refrains irrésistibles et rythmique puissante : que faut-il de plus pour kiffer ces mecs ? Parce que c’est systématique : les barbus fous furieux de ZZ Top donnent la pêche à chaque riff.
Seule la couleur de leurs barbes fines, blanchies par le temps, semble avoir changée. Le groupe, formé en 1969 après que Billy Gibbons ait reçu une guitare Fender Stratocaster des mains de Jimi Hendrix lui-même, conserve sa fougue juvénile. Allo Houston, we have a problem : ZZ Top se moque éperdument du poids des ans. Ils ont toujours des cœurs de kids, des jambes de feu et des tubes capables d’enflammer les salles en un simple claquement de briquet. D’ailleurs, le gang du Texas aime toujours les belles bagnoles, les blousons en cuir et les chapeaux de bonhomme.
Car si ces trois briscards déchainent encore les foules, c’est surtout qu’ils ont trouvé une formule imparable pour dégainer une énergie folle qui donne envie de foncer fiça en Chevrolet à travers les déserts d’Amérique. Héritiers de B.B King, d’Elvis Presley et de Jimmy Reed, il faut dire qu’ils en ont sous le capot. Ça pulse à mille à l’heure, tant l’efficacité sobre et virile de ZZ Top est irrésistible. Du pot d’échappement ne sort ni fumée, ni particule : uniquement le gros son propulsé avec force par la voix légendaire de Billy Gibbons, les envolées de guitare à n’en plus finir et la batterie entêtante de Frank Beard.
Même line-up, même puissance. Les trois inséparables, copains jusqu’à la nuit des temps, sont des bêtes de scène par nature. Ils ont ça dans le sang. À vrai dire, ils raffolent du live, car s’ils sont sur terre, c’est uniquement pour nous faire décoller à deux pieds au-dessus du sol, nous placarder un smile sur le visage et nous redonner notre âme d’enfant. Tout le reste n’a pas d’importance !
En 2021, ZZ TOP a perdu l’un de ses membres fondateurs, le bassiste Dusty Hill. À sa demande, Elwood Francis est venu combler le vide, apportant une musicalité exceptionnelle et une pilosité faciale fortuite, faisant de lui un digne successeur du légendaire bassiste. Mené par Billy F Gibbons, soutenu par la force rythmique de Frank Beard (alias « The Man With No Beard ») et, depuis quelques années, Elwood Francis à la basse, le groupe continue de redéfinir son approche sonore.
Houston. Dans l’indifférence générale, trois hommes décident de monter un groupe : ZZ Top. Personne ne prête vraiment attention à ces jeunes fous-furieux qui font résonner un blues-rock pêchu. La légende dit même que leur premier concert, à Beaumont, au Texas, ne comptait qu’un spectateur. « Nous avons haussé les épaules et avons continué, se souvient Billy Gibbons. Nous avons même fait une pause à mi-parcours pour aller lui acheter un Coca ».
Après deux albums passés inaperçus, le groupe présente Tres Hombres. Le disque, souvent considéré comme un chef d’œuvre par les fans de ZZ Top, marque le début d’un succès planétaire. Les salles se remplissent fiça comme des pintes de bières au Hellfest et le single La Grange devient un standard du rock.
Confirmer est souvent l’étape la plus délicate pour un groupe. Tout du moins, pour un groupe normal. Car ZZ Top n’a pas eu vraiment besoin de forcer. Les seventies ont été une réussite sans obstacle notoire. Et que dire de l’album Eliminator, sorti en 1983 et qui deviendra un énorme succès grâce à des tubes en pagaille, dont Gimme All Your Lovin', Legs ou encore Sharp Dressed Man.
Sur leur lancée, le groupe présente l’excellent disque Afterburner. Là aussi, le succès commercial est au rendez-vous. Leur musique a évolué depuis les débuts, mais l’ADN de ZZ Top reste le même : ça envoie du lourd, la précision est chirurgicale et l’énergie, intense. Les années suivantes seront néanmoins plus compliquées, à cause d’une inspiration en berne.
ZZ Top est toujours là, et le prouve avec un nouvel album, intitulé La Futura et produit par Rick Rubin. Après une belle tournée européenne, dont un concert remarqué à Musilac (Aix-Les-Bains), le groupe démontre ainsi qu’il garde de très bons restes. Le Guardian écrira : « ils ont fait le job avec un disque hors du temps et plus sauvage que jamais, c’est un merveilleux et inattendu retour en force ». Et en 2016, le groupe continue de surprendre en chantant sur scène avec Jeff Beck.
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