Frank Turner & The Sleeping Souls Quand le punk s’assagit

Concert

À propos

Frank Turner a déjà eu plusieurs vies. Qui aurait cru que ce fils de banquier, petit-fils de Sir né à Barheïn et côtoyant le prince William au prestigieux collège Eton, finirait par prendre la route pour jouer un folk teinté de nostalgie ? Personne n’aurait mis une pièce sur cette trajectoire et pourtant, c’est bien à la musique que le jeune Frank s’est accroché.

L’âme rebelle, la rage au ventre et les cheveux au vent, il a commencé sa carrière avec Million Dead, groupe de post-hardcore aux sonorités explosives. Voix criarde sur fond de guitares saturées, ils ont connu une petite notoriété avant d’exploser en vol, chaque accord étant devenu source de conflit. C’est le moment qu’a choisi Frank Turner pour débrancher l’électricité. Ne lui restait alors que ses six cordes et la volonté d’assagir sa musique.

Pas de retour aux sources pour lui, il découvre presque le folk en même temps qu’il l’écrit. Teintés de rock et de punk, ses albums aux accents mélancoliques sont la preuve que le style se réinvente, loin de l’image des chanteurs américains portant santiags et vestons en cuir. Mais ce que Turner n’abandonne pas, fidèle à ses valeurs et à la rage de ses débuts, c’est sa force de protestation, sa volonté d’être le témoin d’une époque qui change. Entre folk sensible et rock ravageur, il évoque la solitude de l’artiste, la paupérisation de l’Angleterre, le mal du pays et le besoin de s’évader.

Toujours sur le fil, ses chansons donnent instantanément envie de le suivre sur la route qu’il affectionne comme une vieille camarade dont on ne se défait pas. Avec plus de 2000 concerts, il reconnaît lui-même : « il y a un conflit non résolu entre mon mal du pays et ma soif de voyages […] Je suis très content quand je rentre, et une semaine plus tard j’ai envie de reprendre la route ». Ce qui est certain, c’est que nous allons entendre encore pour longtemps ses titres revendicatifs et ses refrains que certains se tatouent sur la peau.

Les faits marquants

2006

Frank Turner prend sa guitare et s’en va !

Après cinq ans passés avec le groupe Million Dead, le groupe se sépare avec fracas et Frank Turner part seul, guitare en bandoulière. Il jouait déjà du folk en side project et décide de se lancer à temps plein. Il sort l’année suivante, en 2007, son premier album, Sleep is for the Week, accueilli très positivement par les critiques qui ne l’attendaient pas forcément dans ce genre.

2011

Au top de la folk, les Jeux Olympiques

L’artiste enchaîne les albums et les concerts pour porter son folk que l’on se ne se lasse pas d’écouter aux quatre coins de la planète. Il sort en 2011 le très bon England Keep my Bones, un album qui le « voit atteindre le sommet de son art » selon les Inrocks et qui se classera 12ème en Grande-Bretagne lors de sa sortie. L’année suivante, l’artiste est consacré. Il se produit lors de la pré-cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Londres.

2017

Sur les routes de la Sierra Leone

L’artiste prend la route pour l’Afrique, mais cette fois, ce n’est pas pour une série de concerts. Avec une conscience aigüe du monde qui l’entoure, il part avec la fondation Joe Strummer pour collecter des fonds afin d’ouvrir un studio de musique à Freetown et d’encourager les jeunes à se tourner vers cet art dans un pays où 50 000 d’entre eux vivent dans la rue. Il enregistra d’ailleurs certains titres là-bas.

2019

Un album sans hommes

Deux ans plus tard, on retrouve cet engagement militant sous la forme d’un album-concept, No Man’s Land. Il raconte en chanson les femmes célèbres de l’histoire, chaque titre étant accolé à un podcast. Pour le premier, il accueille Emily Barker pour évoquer le parcours de Sœur Rosetta Tharpe qui a fortement influencé la musique rock.

Témoignages

Notre équipe en parle

Frank Turner a troqué l’électrique pour l’acoustique et cela a sans doute été la meilleure décision de sa vie. Il nous emmène en balade dans son univers folk où l’on retrouve aussi les influences punk et rock qui ont bercé sa jeunesse. Ses albums sont des pépites encore trop confidentielles et ses concerts, bien que trop rares de notre côté de la Manche, délivrent une dose d’énergie et d’engagement qui rend accro ! 

La presse en parle

De ces néo-songwriters tatoués, l’anglais Frank Turner est sans doute le plus passionnant, lui qui en l’espace de deux albums postérieurs au trépas de Million Dead a accouché de mélodies parmi les plus authentiques et enivrantes qui soient. […] Une carrière, surtout, où la pose et la cagnardise n’ont pas droit de séjour et que l’on résumera par le refrain fiévreux du manifeste Photosynthesis : “Je refuse de m'asseoir. Je refuse de la fermer. Mais plus que tout, je refuse de grandir.” 

Les Inrocks
Le mot du spectateur

Frank Turner nous invite en musique à une balade dans les contrées anglaises, où le brouillard du folk rencontrerait le vent intrépide du punk. Il donne envie de le suivre contre vents et marées pour finalement s’installer à ses côtés et l’entendre jouer au comptoir d’un vieux pub. Bref, c’était un super concert ! 

Justine, après un concert à Paris
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Archives

  • 2018

    1 concert
    • 07 nov. Paris | Le Trabendo
  • 2022

    1 concert
    • 27 avr. Paris | Le Trabendo