Zucchero peint l’Italie en musique. Il donne des couleurs vives au blues, flirte avec les contours du bel canto et épouse les formes d’un rock raffiné. Reconnu par ses pairs, dont Eric Clapton et Miles Davis, le prodige transalpin est la plus grande star italienne du rhythm'n'blues moderne. Sa sincérité et son authenticité lui ayant permis de gagner son passeport pour le club très select des musiciens de talent dans ce monde, généralement réservé aux anglo-saxons. Au même titre qu’Eros Ramazzotti, il a marqué les ondes FM des années 80 et 90 avec ses tubes pop.
« Avec ma tronche et une voix comme la mienne, je n'aurais jamais imaginé que l'on me fasse signer un contrat d'enregistrement un jour ». Il existe, comme ça, des histoires que l’on pense réservées au cinéma, tant le dénouement semble improbable. Mais celle de Zucchero est bien réelle. Son œuvre est sa vie, comme sa vie est un synopsis fou. Car rien ne prédestinait l’enfant de Reggio Emilia, issu d’une humble famille de paysans communistes, à renverser la table avec son timbre rauque, sa créativité audacieuse et son insouciance de doux rêveur. Qui aurait cru que ce gentleman gagnerait le respect des plus grands ?
Pourtant, Zucchero a réussi là où tant d’autres ont échoué. Son secret : greffer la romance italienne au blues du Mississipi et à la pop séductrice des eaux britanniques. Son énergie solaire réchauffe les cœurs, ses ballades émouvantes voyagent jusque dans nos souvenirs. C’est une certitude : si Joe Cocker, Ray Charles, Pavarotti ou Sting sont tombés sous son charme, c’est que le rocker italien a du talent à revendre. Car la musique est son moteur, alors, à sa manière, autant en profiter pour propulser des tubes à la sauce méditerranéenne !
Il materne ainsi les âmes du monde avec ses titres qui sentent bon une Italie joyeuse, paisible et romantique. Car sous le ciel bleu de Toscane, là où il passe ses heures perdues dans sa ferme, à cultiver la terre et à chouchouter les oliviers, le songwriter sème un vent de douceur pour récolter une tempête d’émotions. Sa voix prend à la gorge autant qu’elle prête à danser. Il définit presque la beauté à lui seul, avec sincérité, modestie et utopie. Certes, il n’a aujourd’hui plus rien à prouver, mais l’homme au chapeau est encore loin de vouloir mettre le point final à sa carrière.
Pour lui, enregistrer un premier album est déjà un accomplissement en soi. Alors, quand sort Un po' di Zucchero, l’artiste italien est fier comme un kid. Son enthousiasme le mène même à traverser l’Atlantique pour capter l’énergie du blues du Mississipi et respirer l’air pur du gospel. Il lui faudra une dizaine d’années pour réellement asseoir sa notoriété.
« Il a entendu mon album Blue’s, a flashé dessus et a contacté mon manager : il voulait enregistrer un des titres avec moi. Mon manager m’a téléphoné en pleine nuit. J’ai cru que c’était une blague ». Quand Zucchero raconte sa rencontre improbable avec Miles Davis, ses yeux pétillent toujours. Autant vous dire que cette collaboration l’a marqué. D’ailleurs, 1987 sera d’autant plus fructueuse pour l’artiste italien que c’est également cette année-là qu’il présentera son tube Senza Una Donna par la suite réenregistré en anglais et en duo avec Paul Young.
« Le monde entier doit voir ce spectacle ». C’est ce qu’avait dit, mot pour mot, l’illustre bluesman Eric Clapton après un concert de Zucchero dans un stade sicilien. Deux mois plus tard, le musicien anglais propose au jeune virtuose italien d’assurer la première partie de sa tournée mondiale. C’est à partir de cette date que Zucchero commence à exporter son blues-rock à l’accent méditerranéen partout à travers le monde !
Ses disques sont attendus par les amoureux de pop, de rock et de blues. Car Zucchero surprend à chaque coup. C’est encore le cas avec l’excellent album Spirito Divino, qui connaîtra un succès mondial. Du Mexique au Portugal, en passant par la France, l’artiste italien frappe fort, mettant sur orbite son single II Volo.
Zucchero est devenu un maître. Alors, quand l’artiste italien enregistre un nouveau disque, les stars se bousculent au portillon. En témoigne la sortie de la compilation Zu & Co. Pour l’occasion, Zucchero invite en studio une ribambelle de légendes : Miles Davis, Sting, Macy Gray, Eric Clapton, Johnny Hallyday. Son ami, Luciano Pavarotti, est aussi de la partie. Quelques mois plus tard, c’est Bono qui viendra le rejoindre en studio.
Zucchero a réussi un exploit : imposer la langue italienne dans le paysage du blues et du rock. Avec sincérité et humilité, il a ainsi marqué sa différence et s’est imposé comme un maître des temps modernes. Cet homme a une classe incarnée, que l’on ressent à chaque album et à chaque concert. Il faut vraiment aller le voir sur scène pour comprendre : vous aurez, à coup sûr, des frissons pendant deux heures !
Zucchero est une bête de scène généreuse qui cultive son rock sur le terreau fertile du blues du delta du Mississippi. Tout est là, rien ne manque. Look décalé, voix puissante et rocailleuse, la rock star italienne s’inspire aussi des maîtres fondateurs du rock et de la soul, ce qui n’exclut pas quelques fulgurances personnelles. Le Progrès.
Zucchero fait beaucoup de bruit. C'est là qu'il trouve le point de rencontre entre le sentimentalisme italien et les déchirements du blues. Il le fait avec une facilité qui relève du talent et aussi de l'habitude. Sur scène, Zucchero, c'est quelque chose.
J’ai passé un moment magique. Avec force, il nous a transmis toutes ses émotions, un peu comme une prière collective. C’est puissant et ça résonne dans nos têtes. Sa voix est sensationnelle, tout est parfaitement calé. J’en avais des frissons. Je n’ai qu’un mot à dire à Zucchero : merci.
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