Au Panthéon du rock progressif, juste à côté de Supertramp, Genesis ou des Pink Floyd se trouve un groupe devenu aussi universel que ses contemporains et dont le nom annonce immédiatement l’état d’esprit. Yes, comme un cri du cœur, n’a jamais cessé de promouvoir sa vision de la musique. Des titres en forme d’hymnes qui ne souffrent d’aucun calibrage radio. Une expérimentation aux sonorités infinies et bien évidemment, des départs et des reformations à foison. Bref, tout ce qui fait qu’un groupe des années 70, virtuose au possible, entre dans la légende.
Fragile, Close to the Edge, Yes Album… Qui ne se souvient pas de ces chansons expansives, de ses paroles ésotériques, de ces titres en forme de récits aventureux ? Mieux, qui ne reconnaît pas instantanément les pochettes graphiques et colorées des classiques de Yes ? Parce qu’avec Yours is no Disgrace, Roundabout ou The Fish, le groupe a porté la voix de toute une génération qui croyait dur comme fer que l’avenir pourrait être meilleur que le présent.
Inventive, raffinée, prenant des détours et des chemins de traverse imaginatifs, la musique de Yes s’écoute toujours comme une longue épopée féérique. De celles qui font travailler l’imaginaire autant qu’elles font vibrer les corps. Et en live, le groupe pousse le concept avec des mises en scène dont la poésie flirte avec le psychédélique.
Alors certes, après plus de 50 ans de carrière, certains ne manquent pas de reprocher au groupe de ne plus avoir grand-chose à voir avec la formation des débuts. A ceux-là, la réponse est facile : quand une œuvre devient intemporelle comme la leur, peu importe. L’esprit de Yes est resté totalement intact et il suffit de se rendre à l’un de leurs concerts pour le voir, le sentir, le redécouvrir. Parce que oui, Yes est l’une de ces formations que ne meurt jamais.
C’est Peter Banks, légendaire guitariste du groupe, qui l’a baptisé Yes. Entouré de Jon Anderson au chant, Chris Squire à la basse, Tony Kaye aux claviers et Bill Bruford à la batterie, les premiers concerts sont faits de reprises des Beatles ou de Traffic alors que les cinq compères affûtent leurs armes en studio. L’année suivante, leur premier album éponyme sort et s’il ne rencontre pas le succès immédiat, Rolling Stone complimente leur « sens du style, du goût et de la subtilité » et déjà ils jouent au Royal Albert Hall en première partie de Cream.
Cinq ans plus tard, la line-up a bien changé. Rick Wakeman a repris les claviers, Alan White a fait son apparition derrière les fûts et Steve Howe est désormais à la six cordes. Des aménagements qui ont aussi permis au groupe d’affiner son identité, de monter en virtuosité et de commencer à sortir de petites pépites de rock progressif. Après les succès de The Yes Album et de Fragile, ils explosent les charts avec Close to the Edge, que les puristes qualifient volontiers d’œuvre la plus ambitieuse du groupe et qui atteint la troisième place des charts aux États-Unis et la quatrième en Angleterre. Yes, avec ses morceaux à rallonge et ses univers alambiqués devient un succès commercial !
Une longévité comme celle de Yes ne peut exister sans accroc. En 1989, le groupe se sépare et deux Yes sont reformés. D’un côté Yes West qui s’est expatrié aux États-Unis, de l’autre Yes East qui est resté à Londres. Évidemment, les deux groupes veulent utiliser leur nom originel. Une bataille judiciaire commence, à l’issue de laquelle tout le monde se réconcilie. Un happy end étonnant qui débouche sur Union qui sera nommé au Grammy Awards. Plus tard, tout le groupe déclarera son aversion pour cet album qui aura au moins eu le mérite de les réconcilier
En 2014, Yes raflait un Grammy Award pour l’ensemble de sa carrière. Au fur et à mesure des années, le groupe est devenu l’un de ces noms mythiques des années 70, mais ne lâche pas l’affaire pour autant. Le progressif, ils ont ça dans les veines et le démontrent une nouvelle fois avec la sortie de Mirror to the Sky. Malgré les amis perdus en route, l’esprit du groupe perdure ainsi que son appétit pour la scène avec une tournée européenne à suivre.
Nous prenons toujours un plaisir immense à retrouver Yes sur les scènes françaises. Le groupe a non seulement marqué l’histoire, mais il a aussi marqué les jeunes années de nombre d’entre nous. A chaque passage, ils nous font redécouvrir une partie de leur discographie, jouant des titres encore jamais joués en live, nous propulsant dans leur univers épique avec une virtuosité qui ferait de l’ombre à n’importe quel jeune prodige.
Pour le populaire groupe de rock progressif britannique Yes, 2019 a été une année charnière : elle a marqué le 50e anniversaire du premier album éponyme du groupe qui a lancé une longue et durable carrière. Au milieu de nombreux disques, spectacles et changements de personnel au cours des cinq dernières décennies, Yes reste toujours actif. Cela est évident sur leur dernier album The Royal Affair Tour (Live in Las Vegas) qui devrait satisfaire les fans.
C’est complètement délirant de les voir jouer encore et toujours leurs musiques incroyablement complexes en live. Virtuose, c’est le bon mot pour décrire Yes, même après toutes ces années. On embarque immédiatement dans leur univers qui rappelle de délicieux souvenirs. Une grande soirée !
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