Les conquérants de la British Invasion joueront jusqu’à la mort. Ils l’ont toujours affirmé, comme une promesse qui n’a de nom que l’amour du rock et l’énergie explosive de la scène. The Who a toujours envie d’en découdre. Prêt pour la déflagration ?
Ils ont fracassé des guitares électriques et maltraité la batterie. The Who est une rage insolente, reflet d’une époque insouciante où les histoires se racontaient, corps et âme, avec grandeur et panache. Comme des bolides sauvages, qui détruisent tout sur leur passage, jusqu’à s’abîmer eux-mêmes, les éternels kids de Londres ont donné de la voix à toute une génération. Ils ont massacré les codes, choqué la ménagère et, surtout, écrit une légende qui n’épargne aucun mélomane.
Oui, The Who est un état d’esprit, où les scandales, les drames et les coups d’éclat se conjuguent pour donner naissance à des tubes qui traversent le temps. Car aujourd’hui encore, quand l’insatiable Roger Daltrey et l’intrépide Pete Townshend montent sur scène, les sons d’hier paraissent d’une modernité à tomber par terre. Peu de choses ont changé. À chaque apparition, le groupe, même divisé de moitié, fait des étincelles. C’est un déluge sonore, et si les rides sont apparues, c’est uniquement pour envelopper d’un soupçon de sagesse la fougue de ces jeunes contemporains agités, prêts à chauffer la scène d’une flamme punk et frondeuse.
Ici résonne la hargne des sixties. Reviennent alors, sans nostalgie, les souvenirs d’une époque révolue, où la liberté terrassait les conventions, où les mœurs évoluaient à n’en plus finir, où l’interdit n’avait de synonyme que la transgression. Alchimie parfaite, égos surdimensionnés, murs d’amplis Marshall : The Who prenaient les reines de tout un royaume. Ils ont ainsi longtemps tiré les ficelles d’un rock’n’roll déchainé, foudroyant le politiquement correct avec des éclairs de génie et une pluie de poésie enragée. C’est donc cette folle frénésie que les deux survivants, épaulés par l’excellent Zak Starkey, fils de Ringo Starr, continuent de raconter.
Personne ne joue du rock comme The Who. Les kids rebelles de Londres brisent les guitares, fracassent les batteries, pulvérisent les amplis. Sur scène, c’est le chaos. Alors, quand le groupe se présente sur les planches de l’émission de télévision Ready Steady Go!, tout un pays s’arrête de respirer. Dans la foulée, le single I Can’t Explain, sorti quelques semaines auparavant, culmine en haut des charts. Viendra ensuite My Generation !
The Who a ça dans les veines : le groupe veut marquer de son empreinte l’histoire de la musique populaire. Les audacieux anglais décident alors de créer un opéra rock, Tommy, qui raconte l’histoire d’un jeune kid sourd, muet et aveugle devenu un as du flipper. La performance, inédite pour l’époque, marque les esprits du monde entier. C’est une claque, explosive, rebelle et insouciante ! Les charts s’enflamment.
La réputation des Who se fait sur scène. Chacune des apparitions du groupe est un violent coup de tonnerre dans le ciel du rock’n’roll, comme en témoignent la foule de Woodstock en 1969. Mais il s’affirme aussi en studio. Ses albums reçoivent d’ailleurs les acclamations de toute une génération survoltée devant cette explosion de colère rebelle. Deux ans après l’énorme succès de Who’s Next, le groupe présente alors Quadrophenia, son deuxième opéra-rock, qui entrera dans la légende.
À trop flirter avec la ligne blanche, The Who commence à vriller : Keith Moon, batteur excentrique et autodestructeur, ne survivra malheureusement pas aux excès de la bande londonienne. Il décède d'une overdose, laissant le rock filer sans lui. Rien ne sera plus comme avant, et le groupe finira par se séparer quelques années plus tard, en 1982, malgré le succès du magnifique disque Who Are You.
Sans John Entwistle, retrouvé mort dans une chambre d’hôtel en 2002, Roger Daltrey et Pete Townshend prennent la route des studios : ils ont un nouveau disque à enregistrer. C’est fait : The Who are back, pour de bon, avec Endless Wire, leur nouvel album. Amplement salué par la critique et les fans de toujours, l’œuvre marque ainsi le début d’un nouveau chapitre pour les héros britanniques.
The Who a toujours autant la pêche. Ils donnent de bons souvenirs aux insouciants d’hier, et continuent de séduire les plus jeunes. Alors, quand le groupe annonce la sortie d’un nouveau disque, ça se pousse au portillon pour écouter le chef d’œuvre. Encore une fois, fans et critiques ne sont pas déçus. The Who tient son rang. « Un disque engagé, reflet d’une époque tourmentée », commentera le magazine Rolling Stone.
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