Ça sent bon le sable fin, les vagues bleues et le soleil de Californie. Car ils sont comme ça, les Beach Boys : ils donnent du smile avec leurs hymnes de feu de camp et leur allure de plagistes, Brian Wilson et Mike Love en tôliers du front de mer.
Combien faut-il de mains pour compter le nombre de chefs-d'œuvre de la pop moderne sculptés par les Beach Boys ? La question se pose, tant ces kids de la West Coast, désormais vieux loups d’une génération insouciante, ont mis sur orbite un état d’esprit nouveau, à base de planches de surf, de bonne humeur ensoleillée et d’amours de vacances. Dandys d’un temps, où les chemises aux couleurs criardes étaient de rigueur, ils ont submergé le monde avec une vague de tubes irrésistibles qui donnent des envies d’escapade sur les côtes californiennes.
Les Beach Boys sont un appel à la fête, à la célébration paradisiaque de la jeunesse et à la glorification de l’innocence. Ça chante en chœur sur des mélodies douces qui les amènent à devenir rapidement les principaux rivaux de la bande de Paul McCartney et John Lennon, et ce bien plus que ne le furent les Rolling Stones. Là se trouvait un vrai duel où la surenchère créative était permanente. Bref, un temps que les moins de soixante ans ne peuvent pas connaître, en tout cas hors des livres et des piles de vinyles qui craquent miraculeusement bien.
Pourtant, tout n’était pas aussi rose que les apparences. La belle vie des sixties a laissé des stigmates à ce groupe, composé de trois frères, d’un cousin et d’un camarade de classe. Avec un père-manager tyran, des tensions en interne, des crises d’égo et des excès en tout genre, le revers de la médaille a parfois mis à mal les Beach Boys. Pourtant, si seul le temps est juge, The America’s Band, comme on les surnomme parfois, semble avoir vaincu même les houles les plus sauvages pour imposer son spirit un brin mystique.
Trois frères, un cousin et Al Jardine, un camarade de classe. Un père tyran qui s’impose manager. Le schéma des Beach Boys est une petite bizarrerie, qui contraste parfois avec la surf music et les mélodies insouciantes que ces kids mettent sur orbite. Qu’importe, dès 1962, avec le single Surfin’, le groupe sort de l’ombre. C’est la première vague !
Les Beach Boys enchaînent les disques. En seulement quelques mois, grâce à des singles à la pelle et au très bon Surf’in USA qui se classe deuxième des ventes nationales, le groupe séduit les US, mais se fait rafler la mise par les Beatles, tout juste débarqués en terres américaines pour engloutir le Billboard. C’est le début d’une longue et joyeuse bataille au sommet des charts. En Europe, les Beach Boys sont d’ailleurs vus comme les seuls capables de rivaliser avec la British Armada.
Après des années folles, marquées par des succès qui dépassent l’échelle de l’humainement imaginable, notamment avec le single Good Vibrations et l’album Pet Sounds, les Beach Boys entrent dans une partie sombre de leur histoire. Les albums suivants ne fonctionnent pas comme espéré. Brian Wilson est en retrait. Il faudra attendre 1972 pour que le groupe suscite à nouveau un certain regain d'intérêt.
C’est la première fois qu’un groupe réussit cet exploit : laisser passer 24 ans entre deux numéro 1 des ventes aux États-Unis. Les Beach Boys l’ont fait : avec Kokomo, chanson présente sur la bande originale du film Cocktail, le groupe renoue avec le succès. Seulement, les chamailleries juridiques entre Brian Wilson et Mike Love viendront rapidement ternir ce coup d’éclat.
Pour la première fois depuis bien longtemps, les Beach Boys sont de retour, quasi au complet, Carl Wilson étant décédé à la fin des années 1980. C’est un événement : les héros californiens présentent That's Why God Made the Radio et remontent sur scène pour faire danser le monde avec leurs tubes de toujours.
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