Qui aurait imaginé que ces petits camarades de classe rempliraient un jour les stades et battraient tous les records possibles ? C’est pourtant le destin que ces kids de la banlieue de Londres ont réussi à épouser avec un boogie-rock qui donne tout son sens à la bonne humeur.
Ils sont au rock ce que le soleil est un printemps : un déclencheur naturel de smiles qui donne la pêche aux cœurs pris par le froid british. Status Quo, les bagages remplis de tubes vitaminés, a toujours su briller de mille feux. Sur scène comme dans le vieux walkman, ça fait danser, ça donne de la joie et ça peint l’insouciance de couleurs vives. Ils ont tout vu : les Olympias qui se remplissent à la vitesse de l’éclair, le stade blindé de Wembley et les percées à n’en plus finir dans les charts européens.
Chaque single rime avec carton plein. Car Rick Parfiff, Alan Lancaster et Francis Rossi, aujourd’hui seuls rescapés de l’aventure, ont raflé la mise à chaque fois qu’ils ont déballé leur fougue et leur good mood sur le tapis du rock. Plutôt fêtes, bières et belles aventures à fond la caisse que mélancolie et amertume énervée, ils sont l’antidote parfait contre la déprime et les prises de tête, mettant du baume au cœur à tout un royaume : celui des bons vivants qui profitent de la vie sans se poser de questions.
On connaît chaque parole sur le bout des doigts. Parce qu’encore aujourd’hui, Status Quo sait mettre le feu, avec ses tubes à la pelle et sa positive attitude communicative. Sans fioriture, leurs chansons, simples et carrées, sont devenues des hymnes un brin nostalgiques à la gaîté d’hier et d’aujourd’hui. C’est ce qui fait leur charme et explique, à coup sûr, comment ces kids des seventies ont réussi, année après année, à faire entrer sans s’excuser plus de soixante singles dans les charts britanniques.
Copains d’école, Francis Rossi, Alan Key et Alan Lancaster décident de former Spectres. Après une série de concerts dans les cafés de Londres, le trio présente ses premiers 45 tours : c’est un immense bide. Sa pop psychédélique ne séduit pas, hormis un premier coup d’éclat avec le single Pictures of Matchstick Men. Au fil des mois, après plusieurs changements de nom, le groupe décide de s’appeler Status Quo.
Changement de cap. Face aux échecs à répétition, le groupe décide de se diriger vers un son plus boogie-rock et pêchu. Pari gagnant : rapidement, Status Quo se fait remarquer. C’est le début d’une formidable aventure, avec des succès qui s’enchaînent à la pelle, comme pour les singles Hello, Quo, et On The level.
Chaque single est un tube. En l’espace de trois ans, le groupe a présenté trois disques à succès, dont l’excellent Whatever You Want (1979). Pourtant, en interne, les tensions sont fortes, et John Coghan claque la porte. Alan Lancaster fera de même quatre ans plus tard, au lendemain du concert d'ouverture du Live Aid.
Malgré tout, Status Quo ne meurt pas. En fait, Status Quo ne meurt jamais, et après quelques années difficiles, le groupe prouve qu’il tient encore la baraque, avec le titre In The Army Now, une reprise des Bolland & Bolland. Le single est un tube monumental, qui envahit les ondes des radios européennes.
Quand on parle de Guiness et de musique, on pense généralement à cette fabuleuse bière irlandaise qui donne le smile à peine la pinte entamée. Mais cette fois-ci, c’est une autre histoire : Status Quo entre dans le Livre Guinness des records. Son exploit : avoir réussi à donner quatre concerts en moins de 12 heures, dans quatre villes différentes et devant plus de 45000 spectateurs. Quand on vous dit que Status Quo ne s’essouffle jamais !
C’est une terrible nouvelle : Rick Parfitt décède à l’hôpital de Marbella, dans le sud de l’Espagne. Status Quo perd l’un de ses hommes forts. Il ne reste désormais plus que Francis Rossi aux manettes. Mais hors de question pour ce dernier de mettre fin à l’aventure. Les concerts reprennent et Status Quo présente, deux ans plus tard, l’excellent disque Backbone, qui fera bien parler de lui outre-Manche.