Prenez les plus grands tubes pop contemporains, balancez-les dans une machine à remonter le temps et secouez-bien. Vous obtiendrez l’excellence artistique de Postmodern Jukebox et ses sonorités tout droit sortis du début du XXème siècle. Une musique qui fait du bien et qui donne le smile !
C’est un peu comme si Bob Dylan décidait de reprendre Maroon 5, qu’Aretha Franklin chantait Creep de Radiohead ou que Marilyn Monroe prenait la place sulfureuse de Britney Spears. Car Postmodern Jukebox aime faire du vieux avec du neuf. Avec eux, ça swingue, c’est jazzy et des pans entiers de la musique sont remis au goût du jour. Qui connaît encore le doo-wap, le ragtime ou la motown ? Si l’on a oublié ces noms, pas eux et ils le font savoir en chansons et avec une énergie et une bonne humeur communicatives. En fermant les yeux, on aurait presque l’impression d’aller au bal au bras de Franck Sinatra !
Ironie du sort, c’est sur YouTube que le groupe emmené par le pianiste Scott Bradlee a pris son envol. Et de groupe, en réalité, il n’y en n’a pas vraiment. Car Postmodern Jukebox est aussi multiforme que ses reprises. Si son fondateur reste, plus de 70 artistes sont passés dans ses rangs, pour une chanson ou pour une saison. Et c’est aussi sa force d’intégrer des musiciens et des chanteurs venant d’origines multiples, de jeunes talents souvent passés par des concours télévisés. Une visibilité supplémentaire pour ceux qui ont déjà explosé le milliard de vidéos vues dans le monde.
De l’écran à la scène, il n’y avait qu’un pas que le groupe a finalement réalisé. Et heureusement ! Car en concert, c’est un festival tout droit sorti des films des années 20, la couleur en plus. Ça swingue, ça chante, ça danse et ça fait des claquettes. Les soirées défilent, ne se ressemblent pas et nous embarquent tout entier dans les années folles.
Scott Bradlee voulait devenir musicien de jazz et poursuivait son rêve quand il a décidé de se lancer sur Youtube. Il reprend d’abord des classiques des années 80 version ragtime, seul au piano. Mais très vite, il invite des confrères et crée Postmodern Jukebox. Son premier retour en arrière ? La chanson Paparazzi de Lady Gaga accompagnée à la harpe et définitivement jazzy.
Internet étant très friand de reprises et de mélanges des genres, le jukebox du pianiste va très rapidement devenir viral. En 2012, le Motown Tribute to NickelBack, groupe qui fait polémique en jouant à la mi-temps d’un match de football américain, va littéralement faire exploser le compteur en nombre de visionnages sur YouTube. Et ce ne sera que le début ! Les internautes se prennent de passion pour l’énergie et la bonne humeur qui se dégage du groupe et découvrent ou redécouvrent avec plaisir des musiques du passé. Un succès que Scott Bradlee met à profit pour inviter les gagnants d’American Idol, récoltant au passage encore plus de vues.
Si le Postmodern Jukebox se produit régulièrement sur scène depuis 2012, la tournée de 2016 est une vraie tournée internationale qui va donner ses lettres de noblesse au groupe. Europe, Océanie, Amérique, ils donnent le sourire à la planète entière avec un show en forme de bal musette qui met autant de nostalgie que de baume au cœur ! Mais qui permet aussi de réconcilier les générations selon Scott Bradley : « Nos reprises permettent aux jeunes d’apprécier ces styles classiques […] Et pour les auditeurs plus âgés, il s’agit d’une bonne porte d’entrée pour découvrir la pop d’aujourd’hui ».