Son visage n’est pas encore connu de tous. Pourtant, avec son regard illuminé d’espoir, ce jeune kényan, émigré aux États-Unis, porte un folk plein d’émotions. Sa voix nous prend aux tripes. Bref, il a tout pour figurer, dans un futur plus ou moins proche, dans la cour des plus grands, où le maître est Bob Dylan.
Il fait partie des étoiles montantes du folk. Il a du Bob et du Neil Young qui coule dans ses veines, un peu de Curtis Harding et de Michael Kiwanuka dans la voix et un truc à la BB.King jeune : ça, c’est sûrement pour son look inspiré, chapeau noir vissé sur la tête. Alors, pas besoin de s’être rendu au milieu de sa fine discographie pour comprendre qu’on a affaire à un as des as. D’abord, on entend ce timbre vocal qui caresse nos tympans, comme pour nous prendre par la main. À l’aventure, J.S. Ondara nous raconte ainsi son épopée, de Nairobi à Minneapolis, là où il a débarqué un beau jour d’hiver, dans un froid glacial.
Ici, les textes sont ficelés avec élégance, comme ouverts à libre interprétation, et les mélodies, finement relevées. C’est la classe absolue. Oui, ce kid au visage d’ange, qui a presque l’air de s’excuser d’être là, en tout cas quand on l’aperçoit de loin, éblouit par son talent précoce. Car quand il monte sur scène, c’est un grand bonhomme qui s’avance. Le rêve américain, il l’incarne. Mais ça, J.S. Ondara ne s’en contente pas.
Avec sa guitare, il raconte de belles histoires, extériorise ses plus folles utopies et grandit, encore et toujours, pour casser le plafond de verre. On peut d’ores et déjà ouvrir les paris : J.S. Ondara va remettre le folk sur les rails de la modernité. Quoi qu’il en soit, sa singularité devrait nous envoûter pour un bon bout de temps. Mais, en vrai, d’où vient ce génie qui le différencie de tous les autres ? Nous n’en savons rien. Lui a peut-être la réponse : « je suis kényan, donc il doit y avoir des influences inconscientes de la musique de là-bas ».
Ce jour de grand froid, le voici arrivé à Minneapolis, avec une guitare d’occasion pour jouer quelques airs qui réchauffent les corps. Il ne connaît pas bien l’anglais, alors il apprend sur le tas. Il écoute en boucle Radiohead et Oasis. Puis, après quelques mois de galère, une radio passe l’une de ses premières compositions en boucle. Il arrive ainsi miraculeusement à se faire remarquer pas le label Verve, avec qui il commence à plancher sur un premier disque.
Certes, le premier disque n’envahit pas les ondes de l’Amérique. Mais Tales of America reçoit les éloges de toute la presse spécialisée. C’est unanime : son folk a quelque chose hérité des plus grands, dont de la légende Bob Dylan, l’idole de J.S. Ondara. Le Kényan entame ainsi sur de bonnes bases une magnifique tournée en France et ailleurs.