Elle est l’âme de la soul. Macy Gray, avec sa voix aiguë et cassée, a bien grandi depuis son passage aux Transmusicales, à l’aube du nouveau millénaire. Elle fait aujourd’hui partie des grandes dames de la scène, telle une icône peu ordinaire de son époque.
Ce jour de décembre 1999, une diva à la voix de rocaille réchauffe les cœurs d’un public frigorifié par l’air froid de Rennes. Elle est inconnue au bataillon, mais Jean-Louis Brossard est sous le charme de cette jeune mère de famille, en provenance de Los Angeles. Car oui, à cette époque déjà, Macy Gray, avec son timbre éraillé, ses refrains à l’allure pop et ses mignardises hip-hop, a toutes les cartes en main pour faire sortir du chapeau une soul qui prend aux tripes. Ce soir-là, la claque est immense, jusqu’à laisser des stigmates à vie dans les mémoires de tous les festivaliers.
Comme à leur habitude, les Transmusicales ont trouvé la perle rare. En témoigne aujourd’hui la carrière grandiose de cette grande dame de la musique, posant ses émotions pures sur des arrangements à deux doigts de s’incruster dans le carré intime du jazz. Chaos de l’âme, expression du cœur : Macy Gray est un gris chaleureux, toujours capable d’apporter un soupçon de couleur vive à un spleen profondément moderne. Elle raconte souvent le manque, l’abandon et les amours perdus, comme le reflet d’une vie éraflée. Jamais totalement fataliste, la showgirl américaine, à l’élégance sobre et sincère, a donc construit un univers qui surplombe le temps et illumine l’esprit.
Celle que l’on compare à Aretha Franklin ou Tina Turner a réussi à creuser son sillon dans les terres prolifiques d’une néo-soul pure, sans strass, ni paillette. Sa douceur oscille entre ombre et lumière, entre énergie et douceur, l’amenant à voler de villes en villes pour permettre à son œuvre de prendre vie, sur scène. Fan de Nirvana, de Rakim et de Slick Rick, Macy Gray a ainsi cru à sa singularité, et il semble que le destin lui a donné raison : elle a quelque chose que les autres n’ont pas.
Le festival a anobli l’un de ses héros : Kurt Cobain. Il a également mis en lumière d’autres artistes de renom, comme Portishead, Björk, les Daft Punk ou Lenny Kravitz. Alors quand Macy Gray se présente sur la scène des Transmusicales, tous les espoirs sont permis. Et autant dire que sa soul sublime va marquer les esprits, elle qui vient tout juste de sortir son premier disque, intitulé On How the life is. C’est le début du succès !
Avec sa soul aux limites du RnB, à laquelle elle insuffle une touche jazzy, Macy Gray fait la différence, et c’est sur scène qu’elle met tout le monde d’accord ! À tel point que cette année-là, l’artiste américaine obtient un Grammy Awards pour ses talents d’interprète. C’est son heure de gloire, et son single I Try passe en boucle sur les ondes, puis en septembre, avec son album The ID, elle casse la baraque avec le titre When I See You.
C’est sa seconde passion. Alors quand on lui propose de jouer son propre rôle dans le film Spider-Man, Macy Gray n’hésite pas une seconde : c’est oui. Elle apparaîtra pas la suite dans de nombreux films, dont Scary Movie 3 de David Zucker, Le Tour du monde en quatre-vingts jours de Frank Coraci ou Shadowboxer de Lee Daniels.
Deux ans après sa collaboration avec Ariana Grande, Macy Gray présente Ruby, son dixième album, résultat d’une carrière de deux décennies. Les critiques sont aux anges, comme en témoigne le célèbre magazine canadien Exclaim. « L’alchimie avec ses musiciens est évidente, commente-t-il. Toute personne qui dit la musique d’aujourd’hui a perdu son âme n’a pas encore écouté cet album »
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