Kimberose est un destin à part. Infirmière, elle se rêvait chanteuse, mais n’osait pas franchir le pas. Il aura fallu attendre un déclic, une rencontre, pour que la jeune française pose sa voix de déesse sur les plus belles scènes. Aujourd’hui, dans les pas de Nina Simone ou d’Amy Winehouse, elle brille.
Enfant, elle passait des heures à chanter dans sa chambre, devant son miroir. Mais Kim Kitson-Mills, qui a longuement pris le temps de mûrir sa musique, est un destin à part. Aujourd’hui, la foule des grands soir a remplacé la glace, et le silence de fond s’est tu au profit de longues acclamations. Oui, avec son groupe, Kimberose, elle a osé, marchant dans les pas de Nina Simone ou d’Amy Winehouse, forçant son destin : elle a tout plaqué, remballé sa blouse d’infirmière et pris son courage à deux mains pour embrasser ses rêves avec une voix de diva qui joue avec nos pulsations et nos sentiments les plus intimes.
Elle a la soul dans l’âme, comme le miroir contemporain de Billie Holiday, avec une romance à la française en plus, la chaleur ghanéenne empruntée à sa mère et la langue de Shakespeare héritée de son père. Femme forte et fragile, Kimberose brille ainsi de mille feux. Pourtant, il ne faut pas toujours se fier au soleil apparent qui illumine son visage. Car derrière son timbre épais se cache une plaie ouverte qui ne se referme pas, mais que la musique, à la manière d’un antalgique puissant, contribue à canaliser. « Mon père, sa mort, c’est ma douleur, ma fêlure », répète-t-elle en boucle.
Alors, pour lui rendre un hommage appuyé, elle surpasse sa timidité naturelle et déploie avec force une énergie sincère qui transpire la tendresse. Sa voix n’a pas d’âge. Kimberose est une sorte de passé d’avant-garde, apportant une dose de fraîcheur et de modernité à un état d’esprit sculpté depuis des décennies par les autres grandes dames de la soul. Aujourd’hui, entrée par la grande porte, elle est assise dans la cour des grands, et rien, ô grand jamais, ne semble désormais en mesure de freiner sa course vers les sommets de l’élégance
Les téléspectateurs découvrent une jeune femme à la voix d’or. C’est son conjoint, Anthony, subjugué par sa classe naturelle, qui l’a poussée à monter sur scène et à participer à l’émission La Nouvelle Star. C’est une expérience en demi-teinte pour Kimberose. « Je ne pense pas être la bonne candidate pour ce genre d'émission, déclarera-t-elle. C'est assez violent avec tout le côté un peu fake parfois. Mais de passer les étapes alors que je n'y croyais pas du tout au départ, ça booste. Et puis le fait de chanter devant un public, ça, c'était magnifique ».
Elle n’a que quelques concerts discrets au compteur. Mais son producteur tente un coup de poker : envoyer les premières chansons enregistrées en studio à Nagui. L’animateur tombe sous le charme et prend un risque : inviter cette artiste, inconnue au bataillon, à se produire sur la scène de Taratata. « Après l’émission, on s’est retrouvé sur les plateaux de télévision et on a signé avec une maison de disque. Tout a changé ».
Chapter One, son premier disque, est acclamé par la critique et aujourd’hui disque d’or. La presse française est sous le charme de cette nouvelle voix de la soul. Même Rolling Stone s’y met : « si les envolés de Kimberose sont souvent comparées à celle de légendes comme Nina Simone et Amy Winehouse, la jeune femme partage avec ces divas davantage qu’un tissu vocal étonnamment épais ».
Kimberose revient en 2021 avec un nouvel album, « Out », et un single très remarqué, « Back on my Feet ». C’est le retour d’une femme forte, battante et entrée dans la lumière. L’album sera suivi d’une tournée à travers toute la France, avec notamment un passage à la Salle Pleyel le 14 décembre 2021. Le disque comprend une collaboration avec le pianiste Sofiane Pamart sur le titre « L’envie de valser », son premier titre en français. « Ça fait du bien de sortir des nouvelles choses et ça me donne une énergie qui m’a beaucoup manquée » précise la chanteuse.