Pas de doute, Joe Bonamassa a le blues ancré jusqu’au fond des veines. Son jeu de guitare impressionne autant par sa technicité que par la facilité avec laquelle il le délivre. Sa voix, rocailleuse à souhait, semble taillée pour ces sonorités nostalgiques qu’il affectionne tant. Et si on ne savait pas à quel point cet artiste est un travailleur acharné, il serait facile de tomber dans l’excès de jalousie devant son immense talent.
Qu’on le veuille ou non, Joe Bonamassa est déjà entré dans la légende. Celle de ceux qu’on appelle les guitar heroes, aux côtés de ses idoles Eric Clapton, Jimi Hendrix et Santana. Car avec un style incisif, il attaque chaque note comme s’il s’agissait de la dernière, redéfinissant presque au passage le shred et atteignant des sommets de virtuosité. Sur scène, paré de ses plus beaux costumes, il se la joue dandy, à la limite des grands jazzmen d’autrefois, balançant son style inimitable et son identité sonore reconnaissable entre toutes.
Mais le chanteur n’est pas qu’un artiste solo. Boulimique de travail, il a sorti et contribué à presque autant d’albums qu’il a d’années. Un palmarès explosif qu’il alimente grâce à des side projects plutôt osés. Son supergroupe de hardrock, Black Country Communion, monté avec les légendes de Deep Purple, Led Zeppelin et Dream Theater mais aussi plus récemment avec The Sleep Eazys, un projet instrumental qui rend hommage à son mentor de toujours, Danny Gatton. Et comment ne pas mentionner ses collaborations avec une autre référence du blues moderne, la chanteuse Beth Hart avec laquelle il a produit deux albums : Don’t Explain (2011) et Seesaw (2013).
Si l’Europe ne lui rend pas forcément justice, outre-Atlantique, l’artiste est un monstre sacré, musicien adulé et évangélisateur du blues qu’il a à cœur de préserver. Engagé, il a créé la fondation Keeping The Blues Alive, qui a pour but de transmettre sa passion aux jeunes générations en finançant des cours de musique dans les établissements publics. Et on le comprend car en écoutant les musiciens que le blues délivre au fil des générations, ce serait un naufrage de nous en priver.
Son père étant propriétaire d’un magasin de musique, Joe Bonamassa est quasiment né au milieu de guitares de collection. Mais c’est certainement grâce à un talent inné qu’il se hisse très rapidement aux côtés des plus grands guitaristes du moment. Après avoir étudié avec Danny Gatton, il se produit en première partie du célèbre BB King à seulement 11 ans ! « Il était l’un de mes plus grands supporters » se souvient le chanteur, « le meilleur conseil qu’il m’a donné ? Reste toi-même, ne change pour rien ni pour personne. Ce que tu fais est bien ».
Pendant près de 20 ans, le maître affine ses gammes, devenant une référence dans le milieu du blues. Mais c’est en 2009, avec l’album The Ballad of Johnny Henry, qu’il se révélera sur la scène populaire. La consécration ? Son concert au Royal Albert Hall de Londres, dans les pas de son idole Eric Clapton qui lui fait l’immense honneur de partager la scène avec lui ce jour-là sur Further on up the Road.
Comme à son habitude, l’incroyable musicien a du talent à revendre et des projets à foison. Il a lancé récemment The Sleep Eazys, un projet instrumental pour rendre hommage à son mentor Danny Gatton. Mais il ne compte pas s'arrêter là : son nouvel album solo, Royal Tea, est prévu pour la fin de l’année et nous avons entendu dire qu’un prochain opus de son groupe, Black Country Communion, serait en négociation. Affaires à suivre !