Helloween est la preuve vivante que le metal allemand ne se limite pas à Scorpions ou Rammstein. Amateurs de musique puissante, de rythmes rapides et d’envolées lyriques, ils ont depuis longtemps dynamité la scène pour imposer leur style. Celui du power metal, catégorie dont ils sont au pire les précurseurs, au mieux les fondateurs. Double pédale martelée comme si leur vie en dépendait, guitares qui jouent les harmonies ou se battent en duel, voix haut perchée à la manière d’Iron Maiden, pas de doute, il y a quelque chose de profondément épique dans les sonorités de ce quintet tout droit sorti des enfers !
Accompagnés de leur citrouille diabolique, on peut dire que les membres d’Helloween traversent les époques à leur manière. Et ce n’est certainement pas un long fleuve tranquille ! Montés au sommet de manière fulgurante, ils ont touché le fond tout aussi vite pour lentement refaire surface, riffs après riffs, solo après solo, à la manière des épopées mélodiques qu’ils ne se lasseront jamais de conter.
Ce n’est pas une surprise si leurs paroles, à l’inverse de Gamma Ray ou Blind Guardian, n’évoquent pas les thèmes fantastiques. Aux prises avec le diable en personne, ils préfèrent parler de ce qu’ils connaissent : la lutte entre le bien et le mal, l’amour, les conflits intérieurs qui ont plus d’une fois failli mettre le groupe à terre. Mais aussi la rédemption qu’Helloween a finalement trouvée après plus de 30 ans d’existence. Aujourd’hui, sur scène, les voix des chanteurs de différentes époques se mêlent, les guitaristes s’accordent et le groupe distribue toujours des tubes en forme de claques monumentales à leurs fans. Peut-être qu’enfin, l’enfer s’est transformé en paradis ?
Le groupe entre avec fracas sur la scène heavy metal en produisant le très bon Walls of Jericho. Le rythme est accéléré, les solos mélodiques et déjà, les critiques saluent l’invention d’un nouveau genre, le speed mélodique, qui deviendra rapidement du power metal. Ce premier opus est très vite suivi de Keeper of the Seven Keys, Part 1 (1987) et Part 2 (1988) qui confirment le succès du groupe, signant également ses meilleures ventes et ses chansons les plus connues, Halloween ou I Want Out.
C’est seulement un an après leur succès planétaire que le groupe commence sa descente aux enfers. En 1989, Kai Hansen, fondateur et guitariste du groupe décide de le quitter suite à des tensions avec les autres membres. Les albums qui suivront recevront un accueil glacial de la part des critiques et des fans, poussant cette fois le chanteur Michael Kiske vers la sortie. Il quitte le groupe en 1993, suivi par le batteur Ingo Schwichtenberg, atteint de schizophrénie et qui se suicidera deux ans plus tard.
Le groupe est alors moribond et les rumeurs de séparation vont bon train. C’est sans compter sur la résilience des membres restants qui recrutent Andi Deris au chant et Uli Kusch à la batterie. La formation se stabilise enfin et renoue avec le succès avec le très bon Time of the Oath (1996) suivi de Better than Raw (1998). Helloween semble alors trouver son rythme de croisière après cette série de grosses turbulences.
Coup de tonnerre dans l’univers du metal. Après des années sans avoir joué ensemble, le groupe annonce que Kai Hansen et Michael Kiske rejoindront les membres actuels pour une tournée exceptionnelle intitulée Pumpkins United, au grand bonheur de leur fans. La série de concerts est un immense succès, tout comme le single éponyme. Sur cette lancée, les sept membres du groupe réunifié sont entrés dans les studios H.O.M.E. à Hambourg, là où tout a commencé, pour enregistrer un nouvel album.