« Moi, je ne fais pas de l’afropop mais du tokooos, de la musique congolaise urbaine internationale. » Le tokooos, c’est un mot de son invention, dérivé de kitoko qui signifie « beau » ou « positif » en lingala. Un concept pour décrire sa musique, profondément enracinée dans les entrailles de Kinshasa et de sa rumba congolaise, mais dont les ramifications s’étendent de la pop de Lagos au hip-hop américain. Et c’est avec ce style rageusement moderne que Fally Ipupa a conquis le monde.
Parce qu’avec lui, c’est bien d’une destinée, d’une success story fulgurante dont on parle. En 20 ans, il est passé de jeune protégé du célèbre Koffi Olomidé à superstar internationale. Aux côtés du Duc Booba, de la diva Aya Nakamura, du maître de l’afro-trap MHD, du baron du R&B R. Kelly ou de son ami, légende de l’afropop, Wizkid, il transcende les genres avec facilité, enfonçant les portes de l’industrie musicale pour placer l’Afrique centrale sur le devant de la scène.
Toujours sapé comme un prince, lunettes de soleil et sens de la mode affûtée comme jamais, c’est avec sa voix suave que Fally Ipupa conte l’amour sur des rythmes qui vont puiser dans la musique traditionnelle de son pays : ekonda, luban, mukaji, qu’il mixe comme si elles avaient toujours cohabité avec des sonorités urbaines ou électroniques. Et c’est la clé de son succès. « Pour rien au monde, je ne négligerai mon public de base, exigeant et chauvin. Je veux transcender notre culture pour l’amener plus loin et la présenter dans le monde entier », explique-t-il.
Pari réussi à 10 000% pour celui qui ne quitterait sa ville natale pour rien au monde. Kinshasa, c’est son essence, une ville qui vit à 100 à l’heure et dont il ne peut s’éloigner trop longtemps. C’est là qu’il crée, avec un perfectionnisme qui le distingue et qui se retrouve également dans ses lives. Parce que sur scène, Fally Ipupa se transforme en véritable showman, ambassadeur de chansons langoureuses et de sa culture aux quatre coins du globe.
Il a commencé par jouer dans les rues de Kinshasa avec son groupe d’amis. Mais le destin avait d’autres plans pour Fally Ipupa dont la voix tombe dans l’oreille de la star congolaise Koffi Olomidé. En 1999, il l’intègre à son groupe, Quartier Latin et, l’année suivante, il fera son premier Bercy. Mais le chanteur a d’autres envies et rêve en grand. En 2006, il se lance en solo et son pays découvre cette voix chaude, qui chante l’Amour comme aucun autre sur ces rythmes qui rendent la rumba congolaise si attachante. En quelques mois, il explose et talonne les grands maîtres de l’afropop.
Une fois lancé, plus rien n’arrête l’artiste qui compte bien marquer sa génération. Sa musique, mix entre traditions et sonorités urbaines, fait bouger toute l’Afrique. Et partout dans le monde, on s’identifie à ce jeune chanteur qui livre des compositions modernes sans jamais renier ses racines. En 2014, consécration, il est invité à la Maison Blanche par le président Obama à la suite de sa nomination en tant que meilleur artiste de l'Afrique Centrale.
Tokooos, en référence à son style unique, est sûrement l’album qui a fini d’asseoir Fally Ipupa comme une légende internationale de la musique africaine. Avec cette production, il devient le premier artiste basé au Congo à décrocher un disque d’or en France. Un succès immense qu’il concrétisera devant 20 000 personnes. 20 ans après y être passé avec Koffi OIomidé, cette fois, c’est lui et lui seul que les français viennent ovationner à Bercy !