Echo and the Bunnymen, c’est d’abord l’histoire de deux mecs et d’une boîte à rythmes qui veulent se lancer dans un rock sombre et nerveux. En pleine période new wave, ils se placent en dignes héritiers du punk et font parler leurs guitares plutôt que de céder aux sirènes des synthétiseurs, alors rois sur les ondes et sur les dancefloors.
« Intouchable, céleste, magnifique et réelle », c’est ainsi que le chanteur et guitariste Ian McCulloch décrit sa musique. S’il n’a pas le succès modeste, il faut reconnaître que contre toute attente, les Bunnymen ont laissé leur marque sur les années 80, au même titre que The Cure ou U2. Avec un mélange qui emprunte à la nervosité du punk ou du rock de garage, mais aux éclats pop incontestables et aux incursions marquées sur les terres du rock, leur musique est difficile à classer, mais elle est clairement facile à aimer.
Guitares grinçantes, voix profonde ou perchée, lignes de basse planantes et mélodies en forme d’uppercuts, si la renommée de Echo and the Bunnymen a traversé les océans, c’est aussi grâce à l’énergie qu’ils déploient sur scène. Ian McCulloch semble vivre ses textes et sa musique, oscillant entre une vitalité proche du désespoir et des gémissements que contrebalancent des refrains profonds parfaitement exécutés.
Un style et des titres comme les incontournables Killing the Moon et Lips Like Sugar qui sont déjà entrés dans l’histoire, certains groupes les définissant comme « les pères spirituels d’un psychédélisme actuel ». Parce que la musique d’Echo and the Bunnymen est clairement de celles qui n’offrent pas de prise au temps. Une affirmation que le groupe confirme à chaque nouvel album et à chaque nouvelle apparition sur scène. Dans leur verte prairie, les hommes-lapins ont encore de beaux jours devant eux !
Ian McCulloch, le guitariste Will Sergeant et le bassiste Les Pattinson forment Echo and the Bunnymen. Qui est Echo ? Tout simplement la boîte à rythmes avec laquelle ils enregistrent leur premier 45 tours, The Pictures on my Wall I Read It in Books. Heureusement, le groupe intègre rapidement Pete de Freitas pour remplacer la malheureuse Echo et enregistrer son premier album, Crocodiles que la critique accueille déjà chaleureusement
Ocean Rain, le quatrième album du groupe reçoit un accueil mitigé, se faisant même descendre en flèche par le magazine RollingStone. Depuis, il est devenu une référence et c’est sur cet album que se trouve une pépite, le single le plus écouté du groupe, The Killing Moon. En 1987, ils mettent cette fois tout le monde d’accord avec leur album éponyme, leur plus grand succès commercial. Cependant, c’est le début d’une longue pause pour le groupe. En 1988, Ian McCulloch quitte ses camarades pour se lancer en solo et Peter de Freitas meurt dans un accident de moto l’année suivante. Une série noire qui signe leur séparation.
Will Sergeant et Ian McCulloch se retrouvent vite et en 1996, ils arrivent finalement à convaincre Les Pattinson de les rejoindre. Echo and the Bunnymen est de nouveau sur pied ! L’année suivante, ils sortent l’album de la rédemption, Evergreen, sur lequel intervient également Liam Gallagher et qui est unanimement encensé, par les critiques comme par les fans des premières heures. Et si leur bassiste les quitte de nouveau en 1999, cette fois, le groupe reste sur les rails.
Après The Fountain en 2009, Ian McCulloch et Will Sergeant sortent leur douzième album, Meteorites, où le chanteur met un point d’honneur à exorciser ses démons, toujours avec la voix sublime qu’on lui connaît. En 2018, le groupe reprend et transforme ses titres-phares sur The Stars, the Ocean & the Moon et continue de tourner à travers le monde. Après le Bataclan cette année-là, ils sont revenus pour une mini-tournée en 2022 avec en point d’orgue, le Trianon de Paris.