Le quintet le plus célèbre du metal progressif ne cesse de cocher toutes les cases du genre depuis plus de 30 ans. Des morceaux longs en plusieurs mouvements, des albums en forme de concept dans la digne lignée des Pink Floyd ou des Beatles et des solos dantesques qui viennent émailler chaque morceau comme un rappel de la technique monstrueuse dont le groupe sait faire preuve.
Les démonstrations, ils adorent ça, faisant durer leurs concerts à coups de gros riffs bien placés et de titres en formes d’opéras. Leurs shows sont des spectacles en plusieurs parties, qui s’étirent facilement sur plusieurs heures. Et devinez quoi ? Leur public en redemande et on comprend pourquoi !
Comme un démon encerclé des pieds à la tête par ses toms, Mike Mangini s’imagine facilement en Dieu des intempéries, faisant tour à tour tomber la foudre ou gronder un tonnerre dont on peine à suivre le rythme. Depuis leurs débuts, les riffs de John Petrucci sont aussi hypnotisants que les lignes de basse de John Myung sont brutales. A eux deux, ils tracent la voie à James LaBrie dont la puissance vocale n’a pas pris une ride et dans laquelle on entend toujours un peu d’Iron Maiden, une des influences majeures du groupe.
A la fin de ce spectacle aussi enivrant que saisissant, les guitares sont à l’agonie, les cordes prêtes à rompre et les tambours à la limite de l’explosion. Et Dream Theater sort de scène, comme toujours, dans la sueur et sous l’ovation de ses fans.
Formé en 1986 par John Petrucci et Mike Portnoy, tous deux étudiants à l’université de musique de Berklee, le groupe s’appelait à l’origine Majesty et a connu plusieurs changements de musiciens avant de se stabiliser avec James LaBrie au chant. C’est en 1992, avec leur second album intitulé Images and Words que leur carrière décolle. Il sera suivi par le tout aussi bon Awake en 1994 dont certains diront qu’il s’agit des meilleurs albums du genre jamais produits.
Leur album suivant, Falling into Infinity sera produit sous la pression de leur label qui souhaite quelque chose de plus commercial, dans un format susceptible de passer à la radio. Mais comme le dit très bien John Petrucci, « le metal progressif, de par sa nature, n'est pas commercial. Et si vous essayez d'écrire consciemment quelque chose de commercial, vous finissez par manquer la cible ». La cible sera non seulement manquée mais ce processus créera des tensions, allant même jusqu’à remettre en question l’existence du groupe. Heureusement, leur label se rendra compte de son erreur et leur garantira une plus grande liberté artistique pour les opus suivants. Dream Theater semble de nouveau sur les rails !
Pour ses 20 ans, le groupe ne se paye rien de moins qu’un concert exceptionnel avec un orchestre symphonique au Radio City Music Hall de New York. Une expérience à la croisée des genre qui sublime les titres-phares du groupe et qui fera l’objet du DVD live Score.
Le départ de Mike Portnoy, fondateur et batteur de Dream Theater vient ébranler le groupe. Plus à l’aise sur des projets parallèles, celui-ci demande une pause de cinq ans à ses partenaires qui préfèrent finalement le laisser partir. Mike Mangini sera recruté pour le remplacer mais la formation connaîtra à partir de là des succès en dents de scie.
C’est avec Distance Over Time que le groupe renouera avec les critiques. Dream Theater l’a créé dans des conditions proches de celles d’un enregistrement live : « Nous étions dans un environnement totalement exempt de distractions - une immense propriété à Monticello dont la grange a été convertie en un studio d'enregistrement ultramoderne ». Une ambiance particulière et une vie en communauté qui a permis au groupe de renouer avec les sons plus lourds de leur jeunesse ainsi qu’avec leurs fans des premières heures.