Veste en cuir vissée au corps, lunettes de soleil opaques et longue barbe blonde reconnaissable entre mille… Depuis 50 ans, Billy Gibbons régale ses fans avec son blues et son rock crasse, venus tout droit du Texas profond et des grands espaces américains. Guitariste des légendaires ZZ Top, il a en parallèle et depuis quelques années pris la route en solo, un vent de fraîcheur et de liberté effleurant la six cordes de ce vieux briscard du rock.
Rythmique viscérale, voix rocailleuse, le guitariste chevauche désormais seul dans les déserts des Amériques, ajoutant quelques touches pimentées à sa palette à chaque nouvel album, tout en délectant les puristes de son blues ravageur. Si ZZ Top étaient les « trois mêmes gars, qui jouent les trois mêmes accords » depuis plus de 50 ans, Billy Gibbons s’affranchit de ce concept épuré et un brin malicieux pour y ajouter sa touche personnelle dans une recherche de liberté brute et sauvage.
Si désormais, sa guitare doit partager la vedette avec son chant, le taulier n’a rien perdu de sa virtuosité. Fluidité, inventivité, sensibilité, c’est bien le Billy Gibbons original et sa propension à délivrer des solos lourds, graves, presque encrassés dans le sable du sud des Etats-Unis que l’on retrouve. Avec lui, le road trip se poursuit, dans une hot rod rutilante, lancée à toute vitesse vers le prochain saloon. Et pour sûr, si l’on file vers le crépuscule, Billy Gibbons, lui, est toujours à l’aube de son chemin.
En quête de nouvelles expériences, Billy Gibbons décide de partir solo et franchit les frontières pour sortir son premier album, Perfectamundo. Le Révérend expérimente, laisse sa guitare se faire emporter par le son des timbales et des maracas et chante en espagnol, voix transformée par l’autotune. On sent que le taulier a pris des libertés et que ce premier opus sonne une récréation bien méritée après ses longues années au service de son groupe !
Si certains avaient encore des doutes, Billy Gibbons nous prouve avec The Big Bad Blues que ce style lui va toujours au teint, comme une seconde nature dont il ne pourrait plus se défaire. Au programme de cette nouvelle galette solo, un retour aux bases et à une certaine « forme de simplicité » selon ses dires. Une célébration rock et blues, voix rocailleuses et guitares imparables à l’appui, qui mêle compositions originales et reprises délicieuses comme le célèbre Rollin’ and Tumblin’ ou Standing Around Crying. C’est brut, ça tabasse et on en redemande !
C’est un retour aux fondamentaux que nous livre Billy Gibbons avec son troisième disque, Hardware, et si l’on peut avoir une impression de déjà-entendu, cela reste indétrônable. Avec ses compositions originales sur lesquelles on retrouve la patte de vieux amis comme Matt Sorum des Guns N’Roses, il partage la playlist de ses rêves, celle faite de blues, de hard rock et même d’un soupçon de surf music. Le résultat est implacable, avec cette touche de saleté texane que l’on aime tant et ses riffs de guitare que seul Gibbons sait rendre aussi incroyablement humains.
Billy Gibbons débarque en Europe, comme un tremblement de terre qui viendrait mettre une bonne secousse à son public. Aux côtés de John Douglas (batteur qui accompagne Aerosmith) en remplacement de Matt Sorum , batteur, entre autres, de Guns’N’Roses et Velvet Revolver et du talentueux Austin Hanks à la guitare, il importe son idée du blues-rock texan pour nous faire goûter à cette musique inoxydable, fièrement ancrée dans la tradition et à laquelle il apporte avec brio une touche indélébile.