Vintage Trouble, c’est un cocktail détonnant, un mélange d’ingrédients surpuissants qui, mixés ensemble un bon coup, ont définitivement le goût savoureux d’artistes d’anthologies. On sent du Rolling Stones, du Chuck Berry ou du The Animals dans les notes de guitares lancées. On se croirait dans les années 60 quand on voit le charismatique leader du groupe, Ty Taylor, porter le costume trois pièces comme un dandy rétro. Et pourtant, cela fait seulement dix ans que le groupe écume les scènes mondiales.
L’âme est définitivement soul, l’emballage, lui, plonge dans un terrain plus urbain et se laisse entraîner par un rock joyeux, assorti parfois d’un soupçon de country. Si l’on reconnaît au premier coup d’oreilles les influences rétro, Vintage Trouble leur donne un sacré coup de frais. Ça swingue, c’est rythmé et on ne résiste pas à l’envie de bouger en rythme pour accompagner l’énergie folle que l’ensemble délivre sur scène.
Parce qu’emmené par son chanteur, le groupe électrise ses concerts. Et plusieurs critiques l’ont noté, il y a peut être quelque chose de l’immense James Brown dans Ty Taylor. Gesticulations frénétiques, jeu de micro, slam au-dessus de la foule, le leader enflammé ne s’arrête jamais, déménageant tout sur son passage, mettant le feu à son public et rappelant les grandes heures de Mister Dynamite en personne.
Il faut dire que cet acharné de travail a fait de la joie de vivre sa devise. En première partie des plus grands rockeurs, devant des stades de 60 000 personnes, ou dans des lieux plus intimistes devant son propre public, il donne la même énergie et se défonce sur scène. Pour lui, l’important, c’est « d’embrasser chaque instant avec un appétit féroce », la musique étant « le meilleur moyen de transmettre cet amour de la vie » !
Le groupe est créé en 2010 par une bande de copains, Ty Taylor au chant, Nalle Colt à la guitare, Rick Barrio Dill à la basse, et Richard Danielson à la batterie. Rapidement, ils sortent un premier album, The Bomb Shelter Sessions (2011), dont le son rappelle délicieusement l’époque des vinyles et des juke joints. Mais c’est deux ans plus tard que le groupe va vraiment commencer à se faire un nom. Aidés par le légendaire manager Doc McGhee, ils partent chauffer salles et stades pour les plus grands noms du rock : AC/DC, les Rolling Stones ou les Who. Et le public est complètement conquis par l’énergie folle de ces joyeux trublions.
Ce n’est pas vraiment le genre de groupe qu’on attend au Hellfest mais après tout, eux aussi envoient du lourd. Après une heure d’un concert qui a embarqué dans son tourbillon une bonne partie des festivaliers, qui reconnaissent dans les sons qu’ils entendent les racines du hard rock ou du metal, Ty Taylor est au bord des larmes. Dans un message il dira : « J’avais des idées-reçues sur ce festival, son ambiance et sur comment nous allions être reçus. Eh bien, je vais vous dire, je me suis planté, je n’ai vu qu’amour, soutien, rires ».
Après trois albums enregistrés dans des conditions proches du live pour retranscrire l’énergie qu’ils délivrent sur scène, Vintage Trouble sort deux EP intitulés sobrement Chapter II – EP I et Chapter II- EP II. Cette fois, ils élèvent le niveau, s’essayant à des expériences plus funkys en studio. La voix de Ty Taylor, emmenée aux sommets par ses musiciens, est une nouvelle fois un pont fragile entre l’ancien et le nouveau. C’est délicat, c’est exquis, mais surtout, c’est dansant comme jamais.