Tyler Bryant, jeune prodige dont le guitariste Vince Gill disait qu’il serait un « futur Dieu de la guitare », a su s'entourer d’une bande de headbanger digne du rock des seventies où ils puisent leurs inspirations. Avec toute l’audace de la jeunesse, ils partent dans un énorme nuage de riffs survoltés sur les traces d’un blues-rock bien lourd.
Énergiques jusqu’au bout des pointes, les quatre compères sillonnent les routes de leur Amérique et de l’Europe, inlassablement. Infatigables, en chemin, ils écrivent et relâchent régulièrement des EP et des démos sur le Tube. Mais quand ils sont en studio, ils n’ont qu’une hâte : reprendre le bus de tournées et aller jouer des versions live de leurs morceaux courts et acérés.
Sur scène, c’est Tyler Bryant la rockstar. Voix qui survole chaque note et poses de guitar hero, celui qui affirme que « ce n’est pas parce que je sais jouer de la guitare que je dois le faire à chaque fois pendant trois minutes » sur ses albums lâche complètement les chevaux sur scène. Les solos sont enchaînés, les cordes martyrisées jusqu’aux aiguës pendant de longues minutes, les riffs lourds et survoltés, les bœufs incessants. Une démonstration de virtuosité dont le public, transcendé, ne se lasse jamais.
Et le groupe a de la ressource et la positive attitude. La musique est leur exutoire et quand leurs tournées sont brutalement interrompues par la pandémie mondiale et que leur bassiste décide d’aller voir ailleurs, il ne se laisse pas aller aux côtés sombres du rock. Non, ils décident tout simplement qu’il est temps d’avancer, de montrer une nouvelle fois ce qu’ils ont dans le ventre. Et en vingt jours, ils enregistrent un nouvel album. Le chant est plus posé, les compositions plus travaillées. A même pas 30 ans, le jeune chien fou qu’est Tyler Bryant atteindrait-il une première forme de maturité ?
Avec le batteur Caleb Crosby, ils ont fondé Tyler Bryant & The Shakedown en 2008 et sorti quelques EP. Mais c’est à partir de 2011 que le groupe va se faire véritablement remarquer. Lors d’une interview radio à New York, le jeune Tyler rencontre un autre guitariste : Graham Whitford, le fils d’un certain Brad Whitford, légende du groupe Aerosmith. Entre les deux, c’est l’amour au premier regard et Tyler l’embarque immédiatement dans son aventure. L’année suivante, le groupe accouche de sa première galette, Wild Child, un titre en forme de revendication qui obtiendra le score parfait de 10/10 de la part de la revue Blues Rock.
La route est leur paysage et le tour bus, leur résidence principale. Pour porter leur voix d’un bout à l’autre du monde, Tyler Bryant et ses comparses enchaînent les tournées avec des têtes d’affiche à renverser les morts. AC/DC, Guns n’Roses et évidemment, Aerosmith, le groupe se forge un nom à la force des poignets, des cordes dézinguées et des baguettes fracassées.
Leur quatrième album, Pressure, est un pur produit du confinement qui a touché le monde début 2020. La musique est plus travaillée et touche parfois aux racines du blues quand le groupe s’autorise enfin à jouer dans un registre plus émotionnel. Et conditions sanitaires obligent, ce groupe nouvelle génération a décidé de propulser son album en grande pompe et en live sur YouTube. Un succès retentissant puisque le magazine Guitar Part a élu le jeune Tyler Bryant « Meilleur guitariste de l’année 2020 » ! Mais c’est certain, le groupe a des fourmis dans les jambes et n’a qu’une hâte : reprendre la route.