Ils ont su évoluer en même temps que leurs plus fidèles admirateurs. Tokio Hotel, gros son des cours de récré, fait aujourd’hui toujours bonne figure, avec des sonorités de plus en plus proches de la pop indé. De teens, ils sont donc devenus de vrais grands bonhommes.
Il existe parfois des destins comme ça, où de jeunes kids allemands, tout droit en provenance de Magdebourg, conquièrent le monde avec un rock adolescent qui fait trembler les murs. D’un coup d’un seul, la bande à Bill Kaulitz se retrouve alors propulsée vers les sommets, devenant la bande originale des années de collège de milliers de millennials. Certains oseront comparer le phénomène à celui des Beatles, des décennies plus tôt, tant les chemises s’arrachent et les groupies se mettent à courir follement derrière le carrosse.
Avec leur look gothique qui fait craquer les filles, ils sont alors devenus l’hymne de toute une jeunesse. Mais le succès aurait pu être furtif, tant il fut soudain. Pourtant, les allemands ont tenu la baraque, réussissant à provoquer l’hystérie partout où ils passent pendant plusieurs années. Alors certes, difficile de renouveler les coups d’éclat de Schrei et de Zimmer 483, mais le groupe sait se réinventer pour donner vie à des productions sonores et visuelles toujours décapantes sur scène.
Aujourd’hui, fini le maquillage black and white. Ils ont pris une autre dégaine, comme pour grandir en même temps que leurs fans. Leur musique a évolué, en studio comme en live, et la maturité vient désormais sublimer la rage adolescente qui sommeille toujours en eux. Nostalgiques parfois, ils arborent alors fièrement des sonorités plus électroniques, pour incarner une pop qui pétille bien plus qu’un vacarme énervé. Tokio Hotel, toujours en course !
Remarqués à Magdebourg, ils commencent à se faire aborder par les maisons de disque. C’est donc naturellement qu’en 2005, le groupe est amené à présenter son premier single : Durch den Monsun. Et personne n’aurait imaginé ça quelques semaines plus tôt : c’est un carton en Allemagne. L’album, intitulé Schrei, ne fera que rendre la vague encore plus folle, avec un succès partout en Europe.
Après quelques nouveaux singles à succès, le groupe revient sur le devant de la scène, qu’il n’a jamais vraiment quitté. Il présente alors Übers Ende der Welt, qui viendra asseoir sa notoriété et faire piquer des crises d’hystérie à des millions d’ados rebelles. C’est énergique et ça parle à la jeunesse : le phénomène rappelle quelques groupes phares des sixties.
Pour sa quatrième tournée européenne, le groupe en a encore sous le pied. Chaque concert est bondé, avec des files qui s’allongent devant la salle plusieurs heures avant le show. La Tokio Hotel mania existe toujours, cinq ans après les premières apparitions de la bande sur les radios d’Europe. Mais à partir de cette année-là, sa popularité va aller en décroissant.
Ils ont bien grandi, les kids allemands. Alors pourquoi Tokio Hotel devrait se cantonner à son énergie rock des débuts. Avec Dream Machine, le groupe décide donc d’enclencher un vrai virage artistique pour épouser des sonorités électro-pop. Le quatuor en profite d’ailleurs pour démarrer une tournée partout à travers l’Europe, dont une date remarquée à l’Olympia, à Paris.
Après 43 dates à travers le monde, la pandémie mondiale donne un brutal coup d’arrêt au groupe ! Mais pas question pour eux de se laisser aller ! Même si le temps qui s’écoule “semble être une éternité, pour nos fans comme pour nous”, les Tokio Hotel sont de retour en studio pour enregistrer un nouvel album. Et ils comptent bien revenir sur scène dès que possible : 16 dates sont déjà prévues avec, évidemment, un passage par Paris.