Si le rock’n’roll avait un dieu, probablement aurait-il quatre têtes et une langue tirée jusqu’au torse. Car The Rolling Stones, emmenés par l’intrépide Mick Jagger, a toujours joué d’audace pour faire régner une philosophie rebelle et une énergie folle. Résultat : les fougueux anglais ont changé le monde.
Émeutes populaires, boules de feu et tubes d’enfer. The Rolling Stones ont marqué le rock d’une pierre blanche. Frottements de silex contre sulfure de fer : depuis les sixties, Mick Jagger et ses copains d’enfance ont toujours trouvé la recette miracle pour enflammer la scène et les platines d’un monde libre, insouciant et rebelle. Ils ont les décibels dans les veines, les rythmes effrénés au cœur. Mille pulsations au cadran. Le quatuor britannique fait crier les riffs au cœur d’une Amérique ou d’une Europe qu’il a conquis haut la main. À vrai dire, la planète entière se prosterne devant ces dieux vivants de la musique moderne.
Rivaux médiatiques des Beatles, The Rolling Stones rient du temps qui passe. Car si les rides creusent leur visage, leur énergie et leur créativité ne s’essoufflent jamais. Ces mecs, bêtes de scène hors des cages, semblent immortels. Mick Jagger gesticule comme un kid, Keith Richard casse la baraque et Charlie Watts gère le voltage. Et autant dire que, quand Rod Wood sort du bois, le combo est gagnant à coup sûr.
Le Vélodrome de Marseille en a été témoin en 2018, aussi grands soient les stades, les murs tremblent aux cris des foules. Leur allure subversive renverse la table. Gauche, droite. Les quatre héros de Londres bondissent dans tous les sens. Aériens ils sont, comme pour incarner chaque note de leurs tubes les plus emblématiques. Ils ont la fougue de l’époque, la hargne de la jeunesse, laissant quiétude et sagesse languir sur la touche. Ce n’est plus à prouver : pour des siècles et des siècles, The Rolling Stones danseront sur le haut de la pile.
Amis d’enfance et tous deux amoureux de Chuck Berry, Mick Jagger et Keith Richards décident de monter un groupe. L’échec est total. Il faudra quelques mois pour que naissent les balbutiements des Rolling Stones, sous l’impulsion de Ian Stewart, nouvel arrivant à bord du cockpit. Ce n’est qu’en 1963 que l’aventure commencera réellement à prendre forme.
Cheveux longs à choquer la ménagère, look anti-conventionnel : dès leur première apparition sur le petit écran, The Rolling Stones se font remarquer et suscitent tant l’exaltation que l’indignation. Cette année-là, le groupe, bien décidé à mettre le costume-cravate des Beatles au placard, obtient son premier succès d’ampleur avec un disque de covers au nom éponyme. Optimiste sans limite, la bande à Jagger part même à la conquête de l’Amérique.
C’est fait : The Rolling Stones est un phénomène planétaire, et ce n’est pas la sortie des tubes Satisfaction ou Paint It, Black qui viendra freiner une popularité hors norme. Avec les Beatles, les kids fous furieux de Londres deviennent l’attraction d’un monde qui se passionne, éberlué, pour cette nouvelle vague chaude venue des eaux froides de Grande-Bretagne.
Si le logo du groupe a été créé par John Pasche, alors étudiant dans une école d’art à Londres, c’est bien Andy Warhol qui dessine la pochette de Sticky Fingers, le nouvel album des Rolling Stones. L’artiste de New York donne alors le ton à un disque d’une qualité grandiose, amorcé avec élégance par l’excellent single Brown Sugar.
Comme pendant toute la décennie des seventies, The Rolling Stones raflent tout. Ils envahissent les charts à coups de tubes déments. Cette année-là encore, alors que la vague punk emporte toute une Angleterre, le groupe de Mick Jagger résiste avec force. Mieux, les héros de Londres partent conquérants, avec la sortie du disque Tattoo You et de l’incroyable single Start Me Up. C’est encore un énorme succès !
Ils sont toujours au top. The Rolling Stones gardent une pêche d’enfer, remplissant les stades comme une pinte, en seulement quelques secondes. Le phénomène est intact. Pour fêter son demi-siècle d’existence, le groupe entame une tournée mondiale qui débute, très naturellement, à Londres et New York, leurs capitales de cœur. Mais le public français n’oubliera pas ce fameux concert inattendu d’octobre au Trabendo, devant 700 fans, organisé fiça après un passage discret dans un studio parisien. C’est la surprise du chef !
Comme un signe du destin, ils avaient enregistré, en 2019, un titre resté au placard, racontant la silhouette de rues désertes : Living in a Ghost Town. Le single résonne alors fort avec l’actualité étrange du moment, à l’heure où la moitié de l’humanité est confinée. Les Rolling Stones font donc un inattendu come-back, très apprécié et commenté, avec ce single prémonitoire, hymne d’un autre monde.