Déjà 30 ans qu’ils insufflent leurs good vibes et font danser la planète entière sur des rythmes dont ils gardent jalousement le secret. The Mavericks, c’est une tempête de genres. Un groupe qui n’a pas froid aux yeux quand il s’agit de plonger aux racines de l’Amérique pour marier la country, le merengue, le rock’n roll et un soupçon de jazz cubain. C’est un peu comme si Hank Williams était invité à danser la salsa avec Carlos Santana sur une scène de Broadway. C’est précis, ça déborde d’énergie et c’est toujours un délice à écouter.
En chef d’orchestre de ce quatuor qui ne boude jamais les musiciens supplémentaires, le légendaire Raul Malo dont la voix transporte en quelques notes des salles enfumées de la Havane à celles du Tennessee, de Mexico à sa Floride natale. Un timbre fait pour chanter le monde sans s’embarrasser des frontières et procurer des émotions universelles dans une transe joyeuse et irrésistible qui rappelle les grandes heures de la country et de la musique latino, débordant parfois sur un ska qui ferait bouger même les moins danseurs d’entre nous.
Evidemment, c’est sur scène que le groupe s’exprime le mieux, véritables alchimistes aux looks de dandys colorés, supplément chaînes en or. Clairement, depuis 30 ans, ils ne sont pas juste un groupe comme les autres, ils sont cette expérience musicale qui secoue dans un shaker la poussière des déserts américains et les couleurs des rythmes latinos pour en tirer un cocktail épicé et toujours surprenant. La pulsation du monde en une seule note, en quelque sorte.
Au cœur des années 80, à Miami, Raúl Malo, Robert Reynolds et Paul Deakin s'associent pour former The Mavericks. Plus tard les rejoindront les membres actuels Eddie Perez et McFadden. Loin de se douter qu'ils allaient révolutionner la scène musicale avec leur mélange unique de country, tex-mex et rockabilly, cette année marque le début d'une aventure qui s’annonce épique.
Les années 90 sont celles du succès pour le groupe. En 1994, sort leur troisième album, What a Crying Shame, qui devient un véritable succès commercial. Avec des singles comme le titre éponyme et O What a Thrill, l'album propulse le groupe sur le devant de la scène country. Partout, leur réputation précède ces génies d’un melting-pot aussi innovant qu’entrainant. Un talent pur qui est récompensé coup sur coup par le Grammy Award de la meilleure performance country, puis par celui du meilleur album country pour Music for All Occasions.
C’est une résurrection musicale que le public du monde entier attendait avec impatience. Après une pause de dix ans, The Mavericks se reforme enfin et prouve qu’ils savent toujours y faire quand il s’agit de mélanger les genres avec audace. Avec In Time, le désormais quatuor montre qu’il n’a rien perdu de son énergie ou de son originalité. En « incorporant non seulement les influences tex-mex et cubaines pour lesquelles le groupe était connu, mais aussi les rythmes des polkas et des tangos », la formation passe même à un niveau supérieur.
Ce n’est pas la première fois que Malo écrit des chansons en espagnol, mais c’est la première fois qu’il en fait un album entier. Influences mexicaines, cubaines, argentines, cette fois, le groupe met l’accent sur ses racines profondes. Mais peu importe la langue, The Mavericks a une nouvelle fois conçu cet album de manière aventureuse, avec « cœur et compétence », et c’est ce qu’ils ont toujours fait de mieux.