« Une chose dont je suis fier est le fait que nous avons en quelque sorte amené les gens à écouter du jazz » disait avec fierté le batteur Will Hull-Brown. Et de jazz classique, vous n’en trouverez pas dans cette formation australienne explosive qui explore sans relâche les territoires musicaux pour livrer des titres et des performances live en forme de tour du monde.
S’ils avaient une culture, ce serait celle du métissage et clairement, ils ont érigé le brassage musical en art de vivre. Et si leurs premières notes ont souvent un groove jazzy, au milieu de la chanson, on ne sait jamais dans quelle direction ils vont bifurquer. Les cuivres résonnent comme aux grandes heures du ska, le tempo ralentit parfois pour prendre la cadence du reggae, ou accélère pour partir dans la folie d’un disco tropical aux airs de cumba. Leur force, c’est qu’ils ne choisissent pas, ils brassent, ils mélangent, ils mixent et ils entraînent avec eux des foules enchantées par leurs saveurs et leurs sonorités pleines de couleurs et de feel good.
Il y a 20 ans déjà, leur légende les précédait. Celle d’un groupe qui n’était encore jamais passé en studio et qui, pourtant, avait déjà vendu ses concerts aux quatre coins du globe. Parce que clairement, avec The Cat Empire, c’est sur scène que ça se passe et le public ne s’y trompe pas. Dans la fosse, ça saute en chœur et ça pogote gentiment, comme à un concert de rock façon bisounours. Sur scène, ça excite la foule à l’aide de cuivres bien placés et d’airs de samba endiablés. Ce n’est clairement pas pour rien que la formation a déjà vendu plus de cinq millions de billets dans pas moins de 33 pays. C’est qu’elle amène ce que le monde fait de mieux, partout dans le monde.
D’abord à trois, puis à six, The Cat Empire démarre directement sur les scènes de Melbourne. Leur jazz fusion coloré fait déjà des ravages et le groupe s’exporte rapidement dans toute l’Australie avant de viser plus large. Et leur réputation les précède. Sans jamais avoir sorti d’album, ils sont programmés aux Etats-Unis et font rapidement une percée en Europe. En 2004, un an après la sortie de leur premier disque, ils sont présents en France aux Eurockéennes de Belfort.
Finalement décidés à enregistrer en studio, et après le succès de leurs deux premiers disques, c’est la consécration pour le jazz festif de The Cat Empire. Leur troisième album, Two Shoes, se classe directement numéro 1 des ventes en Australie. Le single éponyme conquiert le monde avec ses accents reggae qui détonnent autant qu’ils s’intègrent au swing jazzy du groupe.
Le Bataclan, ils connaissent. Ils y ont apporté leur bonne humeur communicative plus d’une fois, faisant danser le public parisien comme jamais. Après la tragédie de 2015, ils lui dédient une chanson sur leur nouvel album, Rising with the Sun, dont une partie des paroles est en français. Pour eux, la musique est clairement un langage universel et ils appellent à rugir de nouveau, à faire taire la douleur en martelant les batteries. Bataclan est un titre poignant et l’une des rares musiques du groupe où la bonne humeur laisse un peu de place à la gravité.
Après plus de 20 ans à sillonner le monde, The Cat Empire annonce sa mue lors d’un concert événement à Sydney. Des six membres originaux, quatre partent vers de nouveaux horizons. Mais ce n’est pas la fin pour autant. Felix Riebl et Ollie McGill continuent l’aventure et commencent un nouveau chapitre aux côtés de musiciens qui débarquent avec leurs propres influences. Pas de doute, le jazz fusion du groupe a encore de beaux jours devant lui !