Encensé par les critiques comme les cinéphiles, The Batman est certainement porté par le talent de son réalisateur Matt Reeves mais ne serait rien sans l’audace et le génie de Michael Giacchino. Le compositeur à succès, déjà oscarisé plusieurs fois, a retranscrit comme nul autre une Gotham sombrant peu à peu dans la folie, tout comme un héros torturé, toujours sur le fil de sa barrière morale.

Pour le réalisateur, « Michael a apporté l'âme, il a apporté l’épouvante, il a apporté toutes les émotions nécessaires à un film comme celui-ci ». Et effectivement, la musique de ce maestro se ressent plus qu’elle ne s’écoute, donnant corps à chaque personnage, donnant du relief et de la profondeur à chaque scène, donnant son âme à une histoire qui, d’un coup, devient originale là où elle aurait pu être ressentie comme l’un des multiples chapitres d’une longue série. 

Comment alors résister à adapter ce film déjà mythique en ciné-concert ? Comment résister aux sirènes du live quand sa bande originale est aussi puissante et captivante ? La réponse, c’est DC in Concert qui nous la donne avec ce spectacle de près de trois heures qui reprend, orchestre philarmonique au complet, la symphonie digne d’un coup de maître de Giacchino.

Les thèmes principaux, la complexité des personnages, les scènes mythiques de la production, tout est sublimé. Et dans les gradins, l’immersion est totale dans cette réinvention rugueuse d’un Batman qui longe l’abîme, véritable excroissance de sa ville, qui se fond et se complaît dans son obscurité.