Ça sent la fête à plein nez. Car le groupe préféré de John Lennon aime faire bouger son monde avec sa new-wave follement joyeuse. Sa marque de fabrique : propulser des mélodies heureuses pour faire danser les bons vivants sur des rythmes survoltés et improvisés.
Ils savent mettre le feu aux poudres pour donner le tournis aux boules à facettes du monde libre. À force de bombarder les eighties de tubes enjoués, The B-52’s est effectivement devenu le miroir d’une jeunesse insouciante, qui aime briller sous les lumières colorées des dancefloors. D’entrée, sa musique, pop chaude et éclatante, plante le décor. Ici, pas de prise de tête. On lui préfère largement les soirées arrosées, l’énergie vagabonde et l’amusement sans complexe.
Les quatre intrépides d’Athens, ville sans histoire au cœur de l’État de Géorgie, ont donc pris le parti d’enflammer nos cœurs, nos corps et notre bonne humeur. Certains diront qu’ils sont tendrement timbrés, d’autres, complètement atypiques. On en vient dans tous les cas à la même conclusion : ce groupe, coupable d’avoir fait étrangement sautiller même les plus mauvais danseurs, est à part. Son exploit : avoir donné la banane aux habitants du royaume de la fête.
Presque par principe, ils incarnent depuis toujours le vaccin le plus efficace contre la tristesse. John Lennon les couronnait d’éloges, Madonna les adorait. Avec leur mélange singulier d’influences résolument fifties et de sonorités new wave, The B-52’s, avec Kate Pierson en frontwomen, se moque ainsi éperdument que l’on soit vieux ou jeune, extraverti ou profondément timide : le quatuor américain veut simplement nous voir bondir sans complexe dans tous les sens. Alors, prêt à relever le challenge ?
Les soirées arrosées sont souvent sans lendemain. Pourtant, il arrive parfois que la joie des nuits exaltées passe la barrière du petit matin pour s’éterniser bien au-delà des espérances. C’est donc comme ça qu’est né The B-52’s : après une belle fête et de bonnes blagues. Quelques apparitions au club BDGB, haut-lieu du rock underground à New York, suffiront à capter l’attention de la presse spécialisée.
Dès son premier album, le groupe marque les esprits et sort de l’ombre avec l’excellent single Planet Claire. C’est le début d’une belle carrière et d’une discographie d’or que les amoureux de pop, de new wave et de dance-rock s’arrachent aujourd’hui pour garder la pêche. The B-52’s a désormais pris place au-dessus de la pile des bons vinyles !
Alors qu’un nouvel album - Bouncing off the Satellites - est prêt à voir le jour, la terrible nouvelle tombe à l’automne. Ricky Wilson, le guitariste du groupe, meurt du sida. Difficile pour The B-52’s de voir un bel horizon se dessiner au milieu du chaos. Les joyeux américains, cette fois-ci à la mine triste, décident de se mettre en retrait quelques temps, avant de présenter un nouveau disque l’année suivante, qui sera malheureusement un échec commercial.
Après plusieurs années passées cachés dans leur Amérique natale, les membres de The B-52’s décident de revenir sur le devant de la scène avec l’excellent album Cosmic Thing. C’est un sursaut auquel peu de critiques s’attendaient. Succès phénoménal : le single Love Shack vient enflammer les dancefloors du monde entier et permet au groupe de se hisser au rang de superstars. Mais bientôt, Cindy Wilson quittera l’aventure et marquera la fin de cette parenthèse enchantée.
C’est leur premier album depuis 1992. Oui, The B-52’s est de retour, avec l’excellent disque Funplex, rapidement classé 11ème au Billboard 200. Les fans sont aux anges, trouvant un nouveau prétexte pour partir en piste. Le Figaro se laisse même aller aux plus belles louanges : « on est surpris, dès les premières notes, de retrouver intactes la même énergie, la même ferveur, la même fantaisie ».