Il fait partie des grandes voix de notre époque. Seal, icône contemporaine de la soul aux allures pop, semble effectivement explorer des territoires inatteignables dès qu’il fait subtilement trembler ses cordes vocales. Est-ce ça, le secret de sa longévité ? Sans aucun doute.
Son visage porte les stigmates du lupus. Mais aujourd’hui, il a contracté un virus bien plus puissant : l’amour de la musique. Les mélodies viennent à lui presque naturellement, sa voix est un cadeau béni des dieux et sa discographie reflète la rareté comme un diamant brut. Car loin des clubs de Westminster, qu’il arpentait autrefois, Seal s’est servi de ses souffrances cachées et apparentes pour imaginer des sonorités intemporelles, suffisamment robustes pour porter à bout de bras une performance vocale qui n’a aucun équivalent.
Est-ce le bleu de l’horizon qui l’inspire ? Ou le sable chaud de Malibu, où il passe le plus clair de son temps à admirer l’océan ? Qu’importe. En tout cas, Seal sait toujours trouver les mots, les notes et la voix pour sculpter l’infiniment grand, ou tout du moins l’infiniment beau. Il donne une âme à la soul, de la splendeur à la pop et ose même entrer en studio avec les grands hommes – dont Sinatra, Ella Fitzgerald ou Ray Charles – pour revisiter les standards du jazz-swing.
Il est partout, Seal, toujours épaulé par son mentor, Trevor Horn. Sa signature est sa voix, mais de là, il ose s’affranchir des styles trop cloisonnés, comme pour naviguer sur les vagues divergentes de la musique. Il incarne une noirceur lumineuse, une puissance douce : bref, une sorte de paradoxe magnifique et intemporel qui le place parmi les plus grands de ce monde.
Avec son premier disque, Seal se fait remarquer avec sa soul-pop classe, son clavier mantra et sa voix mélancolique. L’étoile montante réussit même un coup d’éclat sur la FM avec le magnifique single Crazy, produit par son maître de toujours, Trevor Horn. Depuis, quelques grands de la musique ont repris ce titre, dont Alanis Morissette.
Après deux albums plus discrets, Seal revient en douceur, avec l’album Seal IV. Pour l’occasion, il sait s’entourer, avec Madonna, Frankie Goes To Hollywood et Mylène Farmer dans les parages. D’ailleurs, en France, le single Les mots rencontrera un vif succès, remettant l’artiste anglais sur les rails.
Sorti en novembre, Soul est un véritable carton commercial. Pour l’occasion, l’artiste anglais reprend onze standards de la musique soul. Il revisite les classiques de Sam Cooke, d’Otis Redding, de Steven Cropper. Et autant dire que le monde entier tombe sous le charme de cette merveille musicale. D’ailleurs, saviez-vous que sa reprise de A Change Is Gonna Come a été utilisée par Barack Obama pour sa campagne présidentielle ?
Il a toujours été un fidèle admirateur des grands jazzmen. Mais cette fois-ci, de spectateur, il devient acteur, invitant en studio des légendes de la musique moderne, dont Sinatra, Ella Fitzgerald et Ray Charles. Désormais, c’est sûr : Seal, avec sa voix profonde, traîne dans la cour des très grands !