Jean, basket : quand Ringo entre sur le ring, seuls pleuvent l’amour et la paix. La vie est une fête, alors le batteur britannique, toujours enclin à poser sa voix sur la pop des sixties, entretient son smile avec une énergie de gamin libre et euphorique.
À partir de quel âge vieillit-on ? C’est la question que l’on peut se poser en voyant le toujours jeune et étincelant Ringo Starr monter sur scène, lunettes de soleil fumées sur les yeux. Quatrième larron des Beatles, alors phénomène de société dans un monde en plein mouvement, le kid éternel de Liverpool a bien grandi. Mais sa fougue, sa légèreté intrépide et son optimisme communicatif demeurent intacts. Rien ne change ce batteur à la technicité d’or et à la voix argentée : ni la célébrité, ni le temps.
Ici, pas de nostalgie ou de gloire démesurée au passé : seul l’instant présent compte. Car pas question pour Ringo Starr de rester cloué sur le bitume d’Abbey Road. Il avance, à son rythme, avec une démarche plus proche d’un jeune adulte sur-actif que d’un grand-père au spleen insolent. Dans un plaidoyer pour l’amour et la paix, le Knight Bachelor célèbre ainsi la vie autant qu’il honore ses amis de toujours : le génial et tourmenté John Lennon, le virtuose Paul McCartney et le mystique George Harrison.
Il est comme ça, Ringo Starr. Il voit chaque jour comme une fête entre copains. Heureux comme un gamin, il remonte alors le temps sans négliger le présent. Il jongle entre les époques, souffle sans trembler sur les braises des succès d’autrefois et se fond naturellement dans des rythmiques emprunts aux standards du blues.
Peut-être est-ce pour mieux sublimer les jeunes pousses de sa discographie. En tout cas, sa pop sucrée et mélodieuse ressuscite les secrets de la Beatlemania, laissant le vent de la belle époque nous prendre aux tripes, avec adresse, charme et jubilation. Aujourd’hui est hier, hier est aujourd’hui. Cela ne semble surprendre que lui, mais Ringo Starr est bien vivant, et Dieu que c’est bon !
À peine sorti d’une adolescence assez laborieuse, Ringo Starr rejoint les Beatles, pour remplacer Pete Best à la batterie. Les débuts sont difficiles, et les relations avec George Martin, le producteur du groupe, relativement compliquées. Mais le kid de Liverpool, un brin blagueur, s’accroche et arrive à se faire une place entre John Lennon, Paul McCartney et George Harrison. Le succès ne tarde pas à venir : la Beatlemania commence. C’est un phénomène sans précédent !
À chaque apparition des Beatles, c’est l’euphorie collective. Des millions de fans à travers le monde ne respirent que par leur musique. John Lennon, au détour d’une blague, dira même : « nous sommes presque plus populaires que Jésus ». Pourtant, les tensions en interne deviennent insoutenables. La séparation est consommée.
Comme les autres membres du groupe, Ringo Starr se lance, seul, dans une nouvelle aventure musicale. Il n’hésite pas à arpenter des terres nouvelles, flirtant parfois avec des sonorités proches de la country. Les critiques sont bonnes, mais le haut des charts semble désormais inaccessible.
Ringo Starr plafonne. Le succès de la belle époque semble déjà loin, John Lennon vient d’être lâchement assassiné et ses problèmes familiaux n’arrangent rien. Il est au plus bas. Heureusement, sa rencontre avec l’actrice Barbara Bach, sa future femme, va tout changer.
Ringo Starr garde la pêche et s’amuse. Il le prouve à nouveau avec la parution de l’excellent What’s My Name, son nouveau disque, le vingtième de sa discographie. Il a toujours l’envie de jouer, et ça s’entend. France Info écrira : « il affiche la tranquillité de celui qui n'a plus à se soucier de rien, accueillant avec joie ses amis musiciens, Dave Stewart, Joe Walsh, Colin Hay ».