Il a joué avec une machine de guerre, sa guitare furieuse tout en distorsion se défoulant en rythme et en extase au son de la voix de Lemmy Kilmister. Que peut-on encore vouloir quand on a, comme Phil Campbell, emblématique guitariste de Motörhead, déjà tout connu ? Que peut-on encore vouloir quand on a déjà vu des milliers de fans suspendus à vos riffs ? Que peut-on encore vouloir quand on a déjà accédé au statut de guitar hero ?
Plus de simplicité peut-être ? Se libérer du poids d’un public qui vous attend éternellement au sommet ? Toujours est-il que la dissolution de Motörhead marque pour le guitariste autant une fin qu’un début. La page à peine tournée, il pense déjà à remettre les deux doigts dans la prise pour électriser son public. Accompagné, cette fois, de ses trois fils et du chanteur Neil Starr. Une affaire de famille qui existait déjà depuis quelques années sous le nom de Phil Campbell’s All Starr Band. Et qui prend un nom qui sonne cette fois comme les gros fucks qu’ils lâchent dans leurs clips : Phil Campbell and the Bastards Sons.
Dans le texte, ça ressemble à du Motörhead, mais on sent très vite que ce nouveau band n’est pas une copie du précédent. On retrouve la basse ronflante et la batterie martelée comme une enclume indestructible. Mais heureusement, il semble que la jeunesse ne laisse pas complètement les rênes à son daron. Car leurs albums sentent aussi le blues du sud, l’harmonica, les accords catchy. Les « bâtards » Campbell menés par Starr ne se laissent pas faire et donnent un autre élan au groupe, qui sonne comme un cocktail rock et endiablé. De ceux qui donnent toujours envie de frapper du pied, sauter en rythme ou balancer ses longs cheveux d’avant en arrière !
En 2014, le guitariste de Motörhead se met à jouer avec ses fils. Plus pour prendre du bon temps que pour monter un vrai projet. Mais le décès de son grand ami et leader Lemmy Kilmister qui provoque la dissolution du groupe mythique va changer la donne. De side-project fun, Phil Campbell and the Bastards Sons est projeté sur le devant de la scène. Et quelles scènes ! Ils enchaînent les premières parties : Guns n’Roses, Saxon, Hawkwind… Et les plus grands festivals. Fatalement, un premier album voit le jour deux ans plus tard. The Age of Absurdity montre que les petits jeunes en ont sous la pédale. Entre hard rock et blues à l’ancienne, c’est un véritable succès.
En plein confinement lié à la Covid 19, Phil Campbell, ses trois fils et leur chanteur Neil Starr ne se laissent pas gagner par la morosité. Ils enregistrent un second album que déjà, les fans du monde entier attendent ! Il faut dire qu’en reprenant sur scène des classiques de Motörhead, couplés à leurs propres chansons, ils ont immédiatement conquis tous les cœurs de rockeurs. We’re The Bastards est prévu pour la fin 2020, Neil Starr se montrant déjà très excité par cet opus : « C'est vraiment génial de savoir que nous avons un public. Nous savons que les gens attendent cet album et nous nous sommes vraiment amusés pendant cet enregistrement, c’était vraiment excitant ».