Pat Metheny est un génie de la guitare. Mais pas besoin de le prier pour le voir dégainer ses plus belles improvisations. Cet audacieux dans l’âme, virtuose aux doigts d’or et créatif par nature, sait toujours trouver le moule adéquat pour empaqueter des sonorités nouvelles.
Pat Metheny ne fait pas vraiment du jazz. Il joue sa musique, point barre. Toujours souriant, sûrement pour mieux camoufler un caractère bien trempé, l’enfant du Missouri est un explorateur des temps modernes, rempli d’audace. Tantôt en Orient, tantôt au Brésil, son voyage musical abolit les frontières pour embrasser des territoires jusqu’ici inatteignables, où la simplicité cohabite à la perfection avec une extrême complexité.
Ses sonorités aux mille nuances et ses improvisations nous secouent. Certes, Pat ne connaît pas toujours la destination finale, mais c’est certain, nous allons finir par atterrir, quoi qu’il advienne, dans le plus beau des endroits. Sophistication ludique, technique étincelante : le guitariste de Lee’s Summit, petit bled paisible d’Amérique, est un aviateur hors pair dès qu’il s’agit de partir à l’assaut d’envolées sonores aux formes abstraites et jazzy.
La créativité est son carburant, l’audace, son pilote automatique. Il suffit de le voir là, sur scène, mener avec virtuosité et sérénité des acrobaties instrumentales à haut-débit pour comprendre à qui nous avons à faire. Exigeant sans être élitiste, Pat Metheny fonce fiça à la conquête de perspectives nouvelles, sans frémir, faisant de lui un Pablo Picasso de la musique moderne. Car il déforme le monde sous le poids de ses cordes, inspiré, et ça ne s’invente pas, par les maîtres du jazz dont il porte l’héritage : Miles Davis, John Coltrane et Charlie Parker.
Partenaire de jeu de David Bowie et d’Ornette Coleman, l’artiste américain outrepasse les conventions. Parce que Pat n’attend pas l’adhésion universelle. Il veut simplement visiter des émotions insoupçonnées et dessiner les contours d’une sophistication ludique, où la technique n’est qu’un alibi pour extérioriser son imaginaire. Oui, avec sa guitare comme cheval de bataille, Pat Metheny n’a pas fini d’éblouir les mélomanes !
Pat Metheny sera à l’Olympia le 21 mai 2022 pour présenter “Side-Eye”, projet à géométrie variable dans lequel il fait équipe avec divers musiciens. Il sera cette fois accompagné sur scène du claviériste James Francies et du batteur Joe Dyson.
Sensibilité du jazz, physique de hard rockeur : Pat Metheny, bercé à la trompette et amoureux de Miles Davis, ne veut pas être un simple guitariste de fond de scène. Il décide alors de monter son propre groupe et d’expérimenter avec audace et fantaisie. Son premier album Bright Size Life lui permet de se faire un nom.
C’est sa collaboration la plus remarquée. Cette année-là, Pat Metheny enregistre, en compagnie de David Bowie, le titre This is not America. Il profite de l’occasion pour élargir son audience et s’inscrire, encore un peu plus, comme l’un des plus grands instrumentistes de sa génération.
C’est l’un des chefs d’œuvre de sa discographie : l’album Orchestrion. Pour l’occasion, Pat Metheny se transforme en ingénieur, mettant au point une technologie inédite, qui lui permet de piloter en live d’autres instruments directement depuis sa guitare et de créer une orchestration hors-norme. Le résultat est époustouflant !