La fougue à l’anglaise, l’énergie à la française : Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac et Richard Kolinka reprennent du service ensemble. Car si, pendant des années, Téléphone n’a pas répondu, c’est aujourd’hui une autre histoire. Les trois pères du rock à la sauce frenchy ont rallumé la flamme : ça, c’est vraiment eux !
Ici, la terre est ronde, la lune est blonde. L’envie d’aller à New York avec eux n’a jamais été aussi forte, tant l’énergie des débuts n’a pas perdu une once de son électricité. Ils avaient oublié de vous dire au revoir, alors Les Insus, format au trois quarts plein de Téléphone, reprennent la route. Le cri de jeunesse est intact, les riffs toujours aussi efficaces. Sur scène, tout détonne, comme si les années s’étaient figées là, dans les eighties à l’adolescence rêveuse et à la mèche rebelle.
L’heure est au bain de jouvence : un retour en arrière pour un fabuleux bond en avant. Le Téléphone sonne. Au bout du fil, Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac et Richard Kolinka ont certes pris quelques rides discrètes, mais leurs doux espoirs et leurs jolies petites histoires finissent toujours par souffler un vent de fraîcheur dans le creux de nos oreilles. Après des carrières solos qui ont cartonné, les retrouvailles sont belles et authentiques. Tels de vieux copains et sous l'impulsion de leur manager François Ravard, ils sont heureux comme des gamins qui se souviennent des belles épopées d’hier.
Les Insus, entonnent avec un enthousiasme juvénile les hymnes fédérateurs d’autrefois. Quadras et quinquas font vibrer la fosse. Les jeunes d’aujourd’hui suivent le mouvement. Car ces Rolling Stones à la parisienne, témoins et acteurs d’une époque que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître, en ont encore dans les jambes. Pas de coup de bambou pour les gentils énervés de la capitale : la bande de Jean-Louis Aubert a toujours du forfait pour dégainer sa hargne mélodieuse. Alors, que dansent les ombres du monde !
Ils voulaient s’appeler Télévision, mais un groupe de New-York avait déjà piqué l’idée : ils prendront finalement le nom de Téléphone ! Le quatuor parisien débute en fanfare. Chaque concert confirme le précédent. Un phénomène est en train de prendre forme. En seulement quelques mois, le groupe se fait repérer par les amoureux de rock. La sortie de son premier disque, Hygiaphone, est un succès total. On connaît la suite !
Malgré l’énorme succès, les tensions en interne se font de plus en plus fortes. Corinne Marienneau décide de claquer la porte. Téléphone ne répond plus : le groupe se sépare, au grand dam du public français. L’aventure prend fin, brutalement, sans prévenir. Au cours des années 90, les rares tentatives de reformation n’aboutiront jamais.
C’était inattendu. Personne ne l’avait vraiment vu venir. Pendant 45 minutes de folie, Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac et Richard Kolinka foulent la scène du Bs Palladium pour reprendre, le smile jusqu’aux oreilles, les plus beaux tubes de Téléphone. Axel Bauer est à la basse : le show est enflammé.
C’est une grande nouvelle à faire chialer de joie les fans de Téléphone : le groupe se reforme, sous le nom des Insus. Seule Corinne Marienneau manque à l’appel. La fougue des eighties règne toujours, l’énergie est intacte. Et le come-back est à la hauteur des attentes : en moins de huit heures, ce sont 200 000 places qui sont vendues pour leur tournée d’automne. Et elle commence fort ! Au Point Éphémère, petite salle de 300 personnes pleine à craquer, Jean-Louis Aubert salue ses fans par un « Bonsoir. On avait oublié de vous dire au revoir... Et merci ! ». En tout, plus d’un million de personnes les verront sur scène ! Les Insus parcourent la France : l’histoire reprend son cours.