Elle est née en Georgie et, marquée par le contexte politique de son pays, se destinait à devenir historienne. « Puis la musique est arrivée et a tout balayé. C'est devenu mon obsession », explique avec un sourire aux lèvres la jazz et blueswoman Katie Melua. Et quand on entend sa voix d’une pureté toute en finesse, chargée d’émotions brutes, on se dit que oui, la chanteuse n’aurait pas pu choisir une autre carrière sans manquer au monde.
Avec son jazz où résonnent des influences pop, folk et parfois même de la musique traditionnelle, elle charme avec facilité et profondeur, toujours sur un fil ténu et sensible. Et quand on lui demande si elle aime ce côté fleur bleue qui lui colle à la peau, elle l’assume parfaitement, précisant ne pas « verser dans un romantisme dégoulinant » ni se réduire à cette seule facette de sa personnalité. Parce que l’artiste refuse d’être catégorisée dans une seule case par les critiques. Romantique, elle l’est, mais pas que, et de sa voix puissante, elle sait aussi rugir quand il le faut.
Crinière flamboyante et guitare en bandoulière, il faut la voir délivrer un feel good tout en justesse sur scène pour le croire. C’est là que la chanteuse prodige se sent à l’aise, devant ces milliers de personnes qui lui procure toujours une sensation incroyable. Et chacun de ses concerts se transforme en best-of, en leçon d’arpèges délicats et en débauche de douceur.
Piece by piece, Nine Million Bicycles ou Belfast, ses titres les plus connus, côtoient toujours des reprises qu’elle s’approprie avec une aisance déconcertante. À l’image de Wonderful Life de Black ou de Fields of Gold de Sting. Et pour cause, « Il existe des morceaux dont je me sens si proche que j'ai l'impression de les avoir écrits moi-même », avoue Katie Melua. Et quand on a un talent comme le sien, pas étonnant que tout ce qu’on touche se transforme en or.
C’est à 15 ans que Katie Melua fait ses débuts dans la musique. En 2000, elle participe au concours Stars Up Their Noses à la télévision britannique et le remporte avec brio. L’Europe découvre ce petit prodige qui, même pas majeure, a plus d’émotions dans la voix que beaucoup de ses idoles. En 2003, elle sort son premier album, Call Off the Search et fait un carton plein. Six fois platine, il est vendu à plus de 3.6 millions d’exemplaires dans le monde. La suite sera évidemment faite de succès, la voix chaleureuse et profonde de l’artiste envoûtant les foules sur son passage. Piece by Piece en 2005, Pictures en 2007, la carrière de la chanteuse semble inarrêtable.
En 2010 pourtant, Katie Melua est contrainte au repos et à un passage quasi-forcé par la case hôpital. Surmenage, déconnexion, la chanteuse reconnaîtra des années plus tard que la pression subie si jeune n’a pas eu que des effets positifs sur sa vie. Mais avec sa force de caractère, elle ressort de ses épreuves la tête bien haute. En 2013, elle renoue avec ses racines et sort Ketevan, son prénom en géorgien qui se classe dans le top 6 des charts britanniques. Un coup de force pour la chanteuse qui, en plus de jouer son single, I Will Be There lors du gala de couronnement de la reine Elizabeth II, rejoint le petit groupe d’artistes féminines qui ont réussi à atteindre le top 10 britannique avec six albums consécutifs. Elle trône désormais aux côtés de Madonna ou Kate Bush !
Après Album n°8 en 2020 et Aerial Objects en 2022, Katie Melua semble encore avoir pris de la hauteur dans son dernier album. Love & Money est une sorte de libération jazzy pour l’artiste qui dit avoir fait la paix avec elle-même, notamment grâce à l’écriture du single Golden Record qui parle toujours avec justesse des changements sur la scène musicale et « du fait d’être une femme dans cette industrie ». Évidemment une tournée internationale suit la sortie de cette nouvelle pépite et Katie Melua retrouve pour l’occasion l’Olympia qu’elle aime tant.