Il a les riffs lourds et les solos de blues virtuoses. Avec sa longue crinière à la Robert Plant et ses deux acolytes, Jared James Nichols, armé de sa Gibson LesPaul sur laquelle il préfère jouer en fingerstyle sans mediator, a déjà conquis le cœur de tous les guitaristes. Mais le jeune prodige est loin d’en avoir fini avec la musique. En modernisant un style intemporel, déjà entendu des millions de fois, il a hâte de prouver sa valeur.
Gilet en jean ou veste de moto sur le dos, on a tôt fait de cantonner Nichols au blues-rock qu’il affectionne tant ou à un hard rock poussiéreux. A l’écoute pourtant, il n’en est rien et ses ambitions couvrent un spectre beaucoup plus large que la case dans laquelle on voudrait le ranger. Lui, ce qu’il aime, c’est la lourdeur sous toutes ses formes. Du grunge au metal en passant même par un rock aux accents maussades, il sort de son cadre et explique vouloir « abattre tous les murs » et transcender des éléments qui « en tant qu’artiste et guitariste sont presque attendus ».
Et ça, il le fait avec un talent fou et des rafales de notes qui donneraient des sueurs froides à certaines de ses idoles, Joe Bonamassa et Jonny Lang en tête. Accompagné de Dennis Holm à la batterie et d’un bassiste qui change à chaque nouvel album, le power trio à l’ancienne décape tout sur son passage. Et même si les récompenses commencent à s’accumuler, ils gardent en tête leur objectif : apporter un grand bain de fraîcheur façon rock’n roll à la musique populaire qu’est le blues.
En 2010, le jeune Jared débarque à Los Angeles pour se faire un nom et rapidement, sa virtuosité déjà légendaire paye puisqu’il remporte le Gibson Les Paul Tribute et le Musicians Institute Most Outstanding Player Award la même année. Mais son premier album ne verra le jour qu’en 2015. Old Glory & The Wild Revival fait suite à une première tournée européenne de deux mois qui a été retentissante ! L’année suivante, Music Radar le classe dans les « meilleures guitaristes à venir au monde » et en 2017, le trio est présent en ouverture de la mainstage au Hellfest.
En 2021, déjà freiné par la pandémie, le chanteur et guitariste se casse le bras. Un drame pour ce passionné qui mettra seize mois de courage, d’acharnement et de conviction pour retrouver son niveau. Un parcours qui lui permet aussi de réfléchir à sa musique et de produire un troisième album plus mature, sa « version du rock'n'roll avec un peu plus d'humanité » comme il aime à le décrire. Et pour cause, ce nouvel opus éponyme est une pépite de blues-rock, avec ce soupçon indescriptible qui amène ce style intemporel au niveau de l’artiste incomparable qu’il est.