Guns N’ Roses aime les stades bondés, comme s’il fallait au moins ça pour contenir l’énergie volcanique de ce groupe un brin énervé tout droit débarqué d’Hollywood.
« Rejouer avec Guns N’ Roses, c’est comme aller à l’église ». Paroles de Duff McKagan. Car le groupe de Los Angeles a enfin décidé de remettre le couvert pour dégainer des roses piquantes qui éraflent notre tranquillité routinière. Axl Rose et Slash sont redevenus potes, et les rafales d’indémodables mélodies remontent à la surface. Rock énergique, clips grandiloquents, cheveux taillés à la hache et look de sales gosses rebelles : ici, place au chaos et aux âmes qui « n’en ont rien à foutre ».
Oui, Guns N’ Roses est un état d’esprit, un vacarme à faire sursauter et une grande messe qui n’a de Dieu que les envolées folles de guitares et les solos à rallonge du guitariste de génie Slash. Parce qu’ils ont beau frapper à la porte du paradis dans une somptueuse reprise du titre de Bob Dylan, ces gars-là semblent parfaits pour rester ici, à faire trembler la terre ferme. Slash, avec son pacemaker, continue de balancer sa Gibson au médiator, et Axl Rose plonge toujours aussi bien dans une foule qui fait des vagues avec les poings levés. Oui, les indociles de Californie, qui ont marqué le rock des années 90 de façon magistrale et qui ont toujours navigué à contre-courant n’ont rien perdu de leur fougue.
Bien loin du Canter’s Deli, vieux restaurant underground où il répétait, le groupe semble avoir flingué les rides, une bonne fois pour toute, comme pour préserver leur soif juvénile. Bon sang, que c’est bon de les revoir ensemble, partager ces moments enflammés qui animent un hard-rock puissant comme la foudre. Guns N’ Roses is back, et l’énergie d’hier revient au galop. Ces mecs-là savent enflammer stades et salles comme personne !
Fusion entre deux groupes californiens – les Hollywood Roses et les Guns – les membres de Guns N’ Roses, à peine sortis d’un studio miteux de Santa Monica, entrent en scène et se font rapidement remarquer au Roxy, un bar mythique d’Hollywood, en jouant une reprise étonnante d’Aerosmith.
Signé sur le label alt-rock, Guns N’ Roses présente Appetite for Destruction, leur premier album. Quelques mois plus tard, leur single Sweet Child O’ Mine, relayé en boucle par MTV, devient un véritable carton planétaire. À partir de cette date, le groupe se fait alors une promesse : il ne jouera désormais que dans des stades bondés.
Les tensions en interne grandissent. Peu à peu, drogues et alcool prennent le pouvoir. Malgré les déboires, les crises de parano d’Axl Rose et les excès de Slash, Guns N’ Roses réussit un nouveau miracle en sortant le mythique double-album Use Your Illusion, comprenant l’indémodable reprise du titre de Bob Dylan, Knocking On Heaven’s Door. C’est un immense succès, et la tournée qui suit met le feu à des dizaines de stades à travers le monde !
Slash se barre. Il déclare, par un fax adressé à MTV : « La vision poursuivie par Axl pour Guns N’ Roses est entièrement différente de la mienne. J’ai simplement envie de jouer de la guitare, d'écrire un bon riff et de monter sur scène, plutôt que de juste présenter une image ». On ne les reverra plus ensemble sur scène pendant des années, préférant se clasher par médias interposés que de tenter de se réconcilier.
Après des années d’attente, le groupe fait enfin son retour avec un album intitulé Chinese Democracy, suivi de plusieurs tournées mondiales. Un suspens qui aura duré 15 ans et un groupe amputé de quelques unes de ses légendes puisque seuls Axl Rose et Dizzy Reed faisaient partie de la formation d’origine.
Slash et Axl Rose se parlent à nouveau. Mieux : ils aiment passer du temps ensemble. Alors forcément, ils n’ont qu’une idée en tête : reformer le groupe pour partir à la conquête des studios et des stades bondés. Le retour se fait sous le feu des projecteurs, et les fans sont surpris : dans le groupe, personne ne semble avoir vieilli, et l’énergie reste intense.