« Funk symphonique », « progressive funk », « RnB, soul et pop »… Encore aujourd’hui, le style musical du groupe Earth, Wind and Fire reste inclassable. Si son fondateur, Maurice White, se réclamait de l’héritage des grands jazzmen, la musique qu’il produisait, loin d’être élitiste, a fait danser les foules aux quatre coins de la planète. Influences brésiliennes, cubaines, africaines ou caribéennes, des titres comme September, Boogie Wonderland ou Let’s Groove ont imprimé leur rythme et ont propulsé le groupe à l’affiche des plus grandes salles et des stades du monde entier.
Lignes de basses résonnantes à la manière du disco, percussions très marquées, guitares aux rythmes funky et section cuivre de prestige, le groupe ne s’arrête pas aux mélodies de dancefloor. Ses musiciens sont de véritables techniciens dont même les amateurs de jazz reconnaissent le talent. Associés à la science hors norme de l’harmonie des voix de baryton de Maurice White, et de fausset de Philippe Bailey, ils écrivent des titres aussi complexes que leur succès est populaire.
A l’apogée de leur carrière, leurs concerts deviennent alors des shows démesurés. Vêtus de leurs plus beaux costumes, ils distribuent des doses de paillettes généreuses et ne se refusent rien. Que ce soit des décors grandioses sur fond de pyramides d’Egypte, des effets de pyrotechnie ou de lumières laser. Jusqu’à disparaître entièrement dans une pyramide, aidé du magicien Doug Henning et de son assistant, un certain David Coperfield.
Si le groupe décline doucement en même temps que le funk, il aura changé l’histoire de la pop américaine en faisant tomber certains des tabous raciaux qui entouraient les années 70. Et marqué toute une génération qui fredonne encore ses titres-phares en esquissant quelques pas de danse.
Nouvellement nommé Earth, Wind and Fire par son leader Maurice White, le groupe sort son premier album éponyme et déjà, les critiques sont désorientées. Rolling Stone dira « Je ne sais pas comment classer ce groupe. Afro-gospel-jazz-blues-rock ? ». Pourtant, le style ne plaît pas encore complètement à son leader qui change quasiment tous ses musiciens l’année suivante.
Le groupe monte en puissance tout au long des années 70 pour atteindre son apogée avec That’s The Way of The World (1975), puis le titre September (1978) issu de leur best of. En 1979, ils remplissent Wembley cinq soirs de suite lors de spectacles monumentaux. La même année, ils seront le premier groupe noir à se produire à guichets fermés au prestigieux Madison Square Garden de New York.
Le rythme des tournées aura finalement raison une première fois du groupe en 1984. La pause durera trois ans avant un retour en force avec l’album Touch the World, « un de leur disque les plus difficiles et les plus convaincants » selon le Boston Globe.
A la fin des années 2000, le groupe connaît un regain de notoriété après l’élection de Barack Obama, qui les invite parmi les premiers artistes à se produire à la Maison Blanche. Cependant, atteint de la maladie de Parkinson, Maurice White espace de plus en plus les albums et les tournées.
En 2016, le fondateur du groupe et chanteur de toujours tire sa révérence. Il s’éteint à 74 ans, laissant derrière lui une empreinte durable sur le monde musical que l’on connaît aujourd’hui. Earth, Wind and Fire a en effet inspiré de nombreux artistes, de David Guetta à Puff Daddy en passant par Jay-Z ou Björk. Malgré cette perte énorme, le groupe continue de se produire, notamment en France en 2018.