Commençons par l’essentiel : personne n’égale David Gilmour. Ce guitariste de légende, artisan de l’incroyable succès de Pink Floyd, conduit sa Fender à travers les âges pour ouvrir la voie à des envolées hors de portée. Mais doit-on encore présenter cet homme au génie fou ?
Chaque mélodie est taillée avec minutie, chaque apparition parfaitement calibrée. David Gilmour incarne la perfection. Cheveux blancs et habits noirs, le guitariste, mondialement connu pour avoir mené Pink Floyd jusqu’à des sommets stratosphériques, n’a pas perdu la moindre once de sa superbe. La scène est sa récréation, le studio son terrain de jeu. Laissant le passé se reposer en paix, cet artiste d’exception, grand philanthrope à ses heures perdues, se concentre aujourd’hui sur le présent, tirant un trait, soupçonnons-le délébile, sur l’aventure de sa vie.
Désormais, place à son épopée en solitaire. Discret par nature, et loin de sa ferme du sud de l’Angleterre, David Gilmour impressionne par sa technicité hors norme et sa voix à la tessiture veloutée. Ici, pas de langue de bois. Le maître de Grantchester fait gronder sa Stratocaster pour propulser, avec finesse et précision, ses convictions et ses réflexions les plus profondes. Ainsi, porté par Polly Samson, sa femme, avec qui il élabore la plupart de ses textes, David Gilmour affine, album après album, les contours de sa légende.
Car s’il a révolutionné la musique contemporaine, faisant danser les cordes dans un style très personnel, l’héritier naturel de Pete Seeger et Hank Marvin ne se repose pas pour autant sur ses lauriers. Solos aériens, chœurs supra-esthétiques, rythmes psychédéliques : le dosage tutoie les cieux pour construire le paradis des mélomanes. Répétons-le en boucle, David Gilmour, géant parmi les géants, est la quintessence même de l’excellence.
Sur demande de Nick Mason, David Gilmour intègre Pink Floyd. Il se fait vite une place, grâce à une technicité inégalable et à une créativité redoutable. Avec son style très personnel, il contribue activement à l’ascension fulgurante du groupe, devenant une icône du rock à l’Anglaise, en partie grâce à l’incroyable album The Dark Side of the Moon, qui sortira en 1973.
Les tensions avec Roger Waters sont de plus en plus fortes. Le groupe est au bord de l’implosion. C’est le moment que choisit David Gilmour pour s’extirper momentanément de Pink Floyd et enregistrer About Face, son deuxième album solo.
Coup de tonnerre ! Roger Waters plaque la porte de Pink Floyd. David Gilmour a désormais le champ libre et prend les rênes. Le groupe part à la conquête d’un renouveau, ce qui l’amène à retrouver les sommets les plus fous avec la sortie de The Division Bell, en 1994.
Après une ultime apparition de Pink Floyd, David Gilmour décide de se concentrer sur sa carrière solo. Il dévoile, le jour de son soixantième anniversaire, l’album On an Island. Il rassemble pour l’occasion ses amis de toujours, Richard Wright et Phil Manzanera.
Il aura mis dix ans à écrire cet album, dix ans ! Chaque note est pesée, chaque mot est réfléchi. En septembre, Richard Wright présente Rattle That Lock, son quatrième album. Les critiques sont excellentes et le disque se fait remarquer en France, grâce à un détournement original d’un fameux jingle ferroviaire : on vous laisse deviner lequel. La tournée qui suit est exceptionnelle, avec un passage mythique dans les jardins du château de Chantilly, et quelques jours plus tard, à la Saline d’Arc-et-Senans.