Ténébreux canadien, avec un brushing nickel chrome, il a le rock et les mélodies vagabondes dans la peau. Car oui, Bryan Adams fait partie de ces bonhommes qui, sans s’en rendre vraiment compte, savent donner vie à des morceaux qui traversent les époques sans encombre.
Bryan Adams a un don : il sait viser en plein cœur, avec sa voix éraillée et ses hymnes grandiloquents, (Everything I Do) I Do It for You en tête d’affiche. Pour autant, avec lui, pas besoin de sécher les larmes. C’est mélancolique sans être déprimant, puissant sans être envahissant. Sa musique est bien léchée, un peu une complainte un peu mélo qui, aujourd’hui, apparaît comme une petite pincée de nostalgie.
Car à sa manière, avec ses rêves et ses envies perpétuelles d’évasion, il a pris les eighties sous son aile. Photographe à ses heures perdues, l’artiste canadien, avec sa Gibson en bandoulière, a fait une entrée en costaud dans les charts. Il a séduit, sûrement grâce à son romantisme et à son charme naturel qui se cachent discrètement derrière un rock ficelé, à deux doigts de tutoyer les sommets. Parce que ce faiseur de hit, loin de son enfance nomade, passée à vagabonder entre l’Europe, l’Amérique et le Moyen-Orient, sait y faire quand il s’agit de porter la douceur avec force.
Sa voix rappelle parfois celle de Sting. Son rock flirte avec des airs de Phil Collins, de Bonnie Tyler au masculin ou de Rod Stewart. Bref, vous l’aurez bien compris : ça sent bon la bonne époque insouciante, où tout semblait aller pour le mieux. C’est ainsi avec Bryan Adams. Peu importe ce qu’il fait, il nous ramène systématiquement des années en arrière, et encore aujourd’hui, ça fait toujours un sacré truc. Effet garanti !
Les débuts de Bryan Adams sont timides, puisque ses premiers albums connaissent un succès très limité, qui ne lui permet pas de se hisser à un haut rang sur la scène internationale. Pourtant, à les écouter bien plus tard, nous sommes surpris par la maîtrise précoce du bonhomme. Il faut dire qu’il s’était bien entrainé, quelques années auparavant, avec son groupe, Sweeney Todd.
Cette année-là, Bryan Adams frappe un grand coup avec l’album Reckless, sûrement le plus beau trésor de sa discographie. S’il s’est fait remarquer l’année précédente avec le disque Cuts Like a Knife, c’est bien à partir de là que l’artiste canadien s’impose sur la scène internationale avec sa voix rauque et ses tubes à la mélancolie énergique. Le single Summer of '69 est un énorme succès.
Il a pris un petit break pour se remettre de ses émotions, après une décennie qui l’a vu passer du rang d’inconnu à celui de méga-star de la musique. Alors quand il revient avec un nouvel album, on s’attend encore une fois à une merveille. Et ça ne loupe pas. Waking Up the Neighbours est un immense succès, notamment avec l’énorme single (Everything I Do) I Do It for You, écrit pour la bande son de Robin des Bois, Prince des voleurs.
Shine A Light est une continuité qui fait plaisir à entendre, là, sur les terres du rock et de la pop. Avec douze magnifiques morceaux, l’album confirme que l’artiste canadien a toujours le talent au bout de la voix et des cordes. À cette occasion, il en profite même pour présenter un titre co-écrit avec la star Ed Sheeran.