Son ascension vers la gloire donne le vertige. Car rien ne prédestinait Boy George, ancien vagabond des squats du centre-ville de Londres, à devenir un jour l’une des grandes icônes de la pop. Pourtant, c’est bien l’exploit qu’a réussi l’ancien membre du groupe Culture Club.
Chapeau excentrique vissé sur la tête, maquillage et costume black : l’accoutrement de Boy George est aussi légendaire que sa musique. C’est à ça qu’on l’aime et qu’on le reconnaît. Car l’homme de Bexley, effigie gay des années eighties, aime quand ça brille. Diva de la new wave diront les uns, homme extravagant de la pop, diront les autres. Finalement, qu’importe le choix de l’étiquette, car le showman nous transporte avec ses quelques tubes, sa voix d’orfèvre et ses mélodies rythmées avec douceur. Ça filtre entre mélancolie et joie de vivre, mais ça affirme surtout une insouciance qui fait du bien.
Il est ainsi l’essence même de l’excentricité. Finalement, pourrions-nous dire que sa musique est le reflet de ses paupières, colorées ? Sûrement, et c’est peut-être d’ailleurs ce qui l’a sauvé de ses escapades dangereuses des années nineties dans la poudreuse blanche qui abîme un être en un rien de temps. Il semble donc aujourd’hui plus fort que jamais, et encore plus prodigieux qu’à l’époque où Culture Club envahissait les dancefloors.
Bref, vous l’aurez compris : Boy George est un personnage exubérant et atypique qui n’aime pas mettre de l’eau dans son vin. Ce qu’il veut, c’est simplement s’éclater comme un éternel kid, osant l’affront avec les puristes de la pop bien léchée. À sa manière, il se fait ainsi une petite place dans le carré des grands britanniques, aux-côtés de David Bowie, de Freddie Mercury et de Robbie Williams. Il raconte sa vie, ses espoirs, ses larmes, car si vulnérable il est, grandiose il demeurera.
Interloqué le mouvement punk et adepte des clubs underground, Boy George décide de fonder Culture Club. Le succès est immédiat, avec un album qui restera en haut de la pile des vinyles à écouter en boucle : Kissing to Be Clever. Le single Do You Really Want to Hurt Me envahit les radios et les boîtes de nuit du monde entier : il reste aujourd’hui légendaire.
Cette année-là marque le début, mais surtout la fin, d’une montée vers les plus hauts sommets. Son deuxième album, Colour by Numbers, est couronné de succès. Pourtant, c’est le commencement d’une ère compliquée pour Boy George, où la drogue perturbe son ascension. Le groupe se sépare et les balbutiements de son aventure solo ne sont pas à la hauteur de ses ambitions.
Sous son maquillage extravagant, Boy George cache une rare persévérance. Cette année-là, il présente son nouvel album : The Martyr Mantras. Qu’on se le dise, l’artiste anglais est bien de retour et renoue avec le succès qui était le sien du temps de Culture Club. Ses singles Generations of love et Bow down mister font un carton.
En parallèle de sa carrière solo, Boy George décide de reprendre du service avec ses partenaires de Culture Club. Il allie désormais de front les deux, comme pour se rappeler aux bons souvenirs d’hier et préserver, toujours aussi bien, sa popularité d’aujourd’hui. En 2018, Culture Club présente ainsi l’excellent disque Life, au succès modéré. La même année, le groupe jouera lors d’un concert événement dans le cadre majestueux du Palais Garnier.