Tout droit venu de Finlande, Battle Beast pourrait être l’enfant bâtard de Manowar et d’Abba. En quelques années, ils ont conquis le monde du power metal en y ajoutant une touche de pop et une fraîcheur bienvenue.
Mais pas d’inquiétude pour les puristes, Battle Beast ne perd pas les enfers de vue et sait comment balancer du gros son speedé aux amphétamines, riffs puissants et rythmes martelants à l’appui.
Et le second atout de ce groupe qui fait tourner les têtes et libèrent les tignasses les plus épaisses s’appelle Noora Louhimo. Une voix scotchante, parfois rocailleuse mais qui maîtrise les envolées lyriques comme personne pour délivrer des refrains catchy à souhait. Il y a définitivement du Nightwish dans ce son heavy qui lorgne sans ciller du côté du hard FM.
La musique est lourde et dure au possible, certes, mais portée par la grâce de leur chanteuse, c’est comme si Battle Beast envoyait des uppercuts dans un gant de soie. Noora sait comment montrer les dents ou caresser le public dans le sens du poil. Elle sait comment sublimer des mélodies qui tirent de façon assumée vers les années 80, et des lignes de synthé qui sont parfois aussi kitsch qu’efficaces.
Résultat, une musique en forme de plaisir coupable qui appelle à la grandiloquence. Une exubérance qui se ressent autant qu’elle se voit dans les costumes scéniques et les effets pyrotechniques du groupe. Et un power metal parfois pompeux qui sort avec force des clichés tout en restant les deux pieds dedans.
C’est dans la froideur d’Helsinki que Battle Beast est né. Fondé en 2008, le groupe publie plusieurs EPs avant de participer en 2010 au Wacken open Air Metal Battle, contest qu’ils remportent haut-la-main. Il faut dire que leur power metal aux accents nostalgiques, saupoudré de juste ce qu’il faut de disco et de pop, séduit un public en quête de rafraîchissement et de nouveauté dans un style dont les codes sont établis depuis longtemps.
Avec leur premier album, Steel, le groupe tombe dans l’oreille de Nightwish qui, reconnaissant cette pépite en devenir, leur propose de les accompagner sur l’Imaginaerum European Tour en 2012. Pour Battle Beast, c’est une consécration et le public du Vieux Continent découvre sur scène la fougue, le talent et la voix inégalable de Nitte Valo au chant. Pourtant, celle-ci quitte la formation une fois la tournée terminée. Et alors que les fans se demandent qui va bien pouvoir remplacer cette quasi-déesse, c’est une chanteuse inconnue du power metal qui vient prendre la relève avec brio. Noora Louhimo surprend tout le monde tant elle semble s’approprier les titres de sa prédécesseur sans effort, avec une puissance et un talent dont elle n’a pas à rougir.
Les disques s’enchaînent et de première partie, Battle Beast passe à tête d’affiche. L’audace et la créativité payent. En 2019, ils sortent No More Hollywood Endings où ils surprennent par leur heavy entraînant mais aussi par des power ballads léchées. Et en 2022, ils présentent Circus of Doom lors d’une prestation remarquée au légendaire Hellfest ! Pour sûr, certains headbangers en sont ressortis avec des courbatures et attendent avec impatience leur prochain passage.